dimanche 28 septembre 2008

J'en prends plein la vue !



L'hallucination permanente continue

(ça je ne sais pas le dire en chinois ! 这我不会说 !)


C'est armé de gingembre confit que je me mets à cette nouvelle page. Déjà une semaine s'est écoulée depuis la Cité interdite. Je prends petit à petit mes marques, mes petites habitudes.

  • Petite baise de moral

Pendant la semaine, je n'ai pas vu grand chose à part le bureau et l'hôtel, et n'ai parlé à personne d'autre que Zheng et Yué...et Jin Zi Xiong ! (?!)

Malgré les échanges à distance que j'ai grâce au net, je me sens parfois un peu con en déambulant tout seul au milieu de cette foule si étrange pour un étranger. Bref, j'ai eu ma première baisse de moral en fin de semaine, mais ça va déjà mieux ! J'étais un peu fatigué, lassé, parce que je n'arrivai pas à me coucher tôt et à me mettre au rythme chinois.

Je suis aussi déçu par le potentiel de mon chinois : il se limite vraiment à dire bonjour, au revoir, dire je veux ceci et cela à la cantine... Mais au bureau ils me font un peu parler, et j'écoute leur conversation en chinois à midi, ils disent que je progresse...bof !

Le petit moral était aussi dû à mes doutes par rapport à l'utilité / efficacité de mon boulot. Je suis à Pékin pour un mois (jusqu'au 22 octobre précisément), et j'avais l'impression d'être à l'arrêt. Mais j'ai envoyé un premier bilan de mes recherches à mon prof en France, et il m'a rassuré. Il dit que c'est un travail nécessaire, et m'a orienté un peu pour la suite.

  • Mon travail... et bientôt mes vacances !

Pour ceux qui se demandent ce que je peux bien fabriquer niveau boulot ici :

Je suis à Pékin au bureau de l'INRA, pour approcher doucement le milieu de la recherche et de l'environnement en Chine. J'ai fait des recherches biblio à partir de documents de Zheng, sur le ministère de l'environnement, les labos de recherche et les universités, les institutions. Maintenant il va falloir que je creuse, dans le domaine de la pollution des sols. Petit handicap : en Chine le moteur de recherche efficace, est Baidu, mais il donne en majorité des pages en chinois... Et Zheng et Yué ont du travail, donc ils ne peuvent pas me traduire ! Je vais aussi rencontrer des gens. Un monsieur dans la section scientifique du consulat de France, notamment.

Au fait, niveau boulot, bonne nouvelle c'est les vacances nationales pendant toute une semaine !

C'est leur 1er mai à eux, mais ça dure une semaine, autour du 1er Octobre, où les gens voyagent à travers toute la Chine pour aller voir leur famille, ou faire du tourisme. C'est aussi la fête des fleurs, ils en mettent beaucoup un peu partout dans les villes pour le 1er Octobre. Là c'est pas encore flagrant, mais il paraît que TianAnMen est déjà fleurie, et qu'àprès ça sera vraiment partout. Ca va être trop beau ! Y va y avoir encore plus de monde dans les rues, et ils seront encore plus joyeux que d'habitude !!


Deux événements internationaux en Chine cette semaine ! Les spationautes envoyés en nord-bite, et le scandale du lait contaminé (ou « frelaté » ). Ce n'est pas un problème d'hygiène ou de conservation du lait. C'est un problème de formulation industrielle, un ajout de mélamine c'est-à-dire une résine, pour « augmenter » la teneur en protéines. Bref, c'est un peu la crise, et les journalistes français grossissent comme toujours les faits. Du coup Zheng voulait faire un petit topo là-dessus. Ont est allé prendre des photos dans un supermarché pour montrer que les rayons laitiers ne sont pas vides, que ce n'est pas la panique. Il y a des certificats-qualité, des listes des produits qui sont contaminés. Les lots concernés ont été retirés. Ca m'a donc permis de visiter mon premier Carrefour (家乐福 ce qui se prononce presque pareil mais qui veut dire « maison, joie, heureux », bien joué carrouf...).

C'est un truc immense sur deux étages, bondé avec un jingle stressant qui passe et repasse pour pousser à consommer, c'est plein de gens et les caissières sont debout. Voilou.




  • Jin Zi Xiong 金子雄 :

Une rencontre cette semaine :Jin Zi Xiong, allias Olivier. C'est un étudiant en français à l'université de Beijing. Il viendra travailler le jeudi avec moi. Ca lui fait bosser son français (et moi beaucoup moins mon chinois); je lui fait traduire des textes en caractères chinois. Sur le principe c'est ça. Là jeudi, Zheng nous a fait plancher sur le scandale du lait, traduction-rédaction d'un mini-rapport vue du côté chinois sur le sujet.

En tout cas ce Olivier est très sympa. Il n'a fait que deux ans de français à la fac mais son niveau de français est impressionnant. Après le boulot, on est allé manger ensemble à Malan Lamian, fastfood chinois de nouilles. Il fait du bad, certes en loisir mais il va essayer de me faire jouer à la fac !! avec des gens forts ! Même si je lui ai dit que ça m'irait très bien de jouer avec lui. Il fait aussi du théâtre avec ses amis, j'espère aller voir leur pièce.

C'était donc une rencontre remotivante et porteuse d'espoir quant à mon avenir (a)social...


  • Le temple du Ciel, 天坛 :

Je suis samedi allé visiter le temple du ciel. Le parc que j'avais cherché sans succès la dernière fois.

Le temple du ciel est un site historique toujours de l'époque impériale. C'est là où venait l'empereur pour honorer le Ciel, afin d'attirer sa clémence et surtout pour officiellement renouveler son mandat, donné par le ciel, après quatre jours d'abstinence (dur-dur pour un empereur, habitué à ses 89 concubines), de prières et d'offrandes. Il est composé de plusieurs pagodes et autres édifices, qui ont la particularité d'être circulaires. Même si les toits sont d'une autre couleur que la Cité Interdite, c'est un peu le même style de bâtiments, d'organisation... C'est joli quand même, malgré les nombreux touristes évidemment !

Mais ce qui me motivait surtout, c'est l'immense parc autour. Il y a beaucoup de cyprès, et aussi des jardins avec d'autres espèces, des fleurs, des tonnelles avec glycine, des allées sous les arbres...de quoi se balader un moment, et se mettre un peu au vert, ça fait du bien !

Le double téton du temple du ciel

Mais le top du top, c'est quand même de voir les gens d'ici qui viennent juste dans le parc, pas pour visiter mais pour occuper leur weekend. A la base, je voulais arriver à l'aube pour voir le Taichi chuan, j'avais prévu de me lever à 5h, puis à 6h, puis... bref j'étais là-bas vers 10h et demie.

J'ai pas vu de Taichichuan, mais vu que c'était samedi, j'ai vu plein de gens car ils viennent longtemps et peut-être moins tôt.

Voici pelle-mêle la liste des activités de loisir des Pékinois : sieste, footing, calligraphie, diabolo, demi-diabolo qui fait un bruit de soucoupe volante, promener une cage avec un oiseau dedans, toutes sortes de jeux de raquettes, gym sur les nouveaux agrès bleus et jaune installés par la municipalité (barres, sortes d'appareils de muscu en douceur...). C'est là qu'on voit des hommes de plus de 50 ans faire le grand-écart, où des espèces de tractions (ils ont la pêche, à leur façon). Beaucoup pratiquent un jeu où on se passe un espèce de gros volant de badminton alourdi, en faisant des jongles au pied, en cercle.

Pour continuer la liste, on trouve des activités en musique, sur des amplis portables : rubans, danse (en couple ou seul, dont un espèce de rock ramollo sur de la musique qui fait balloche mais à la chinoise, indescriptible !!). Jeux de carte, jeu de go, taichi avec des éventails, chanteurs solo. On voit aussi des gens qui cueillent des fruits (dans les parties moins fréquentées, avec des perches). J'aime même vu un Papi qui chassait la noix au lance-pierre ! Il en a fait tomber trois sous mes yeux, avec les pierres qui retombaient à 30cm de sa femme, vraiment excellent !! j'étais mort de rire. Ya aussi des gens qui jouent de toutes sortes d'instruments :traditionnels chinois (violon bizarre, banjo bizarre, flute bizarre et tout ça donne de la musique bizarrement sympathique), mais aussi accordéon, harmonica. J'oublie surement encore une foule d'activités plus ou moins excentriques. Il yen a qui font ça dans leur coin, comme PPP (petit plaisir personnel) et d'autres font ça pour le plaisir du partage, de se donner en spectacle, sans prétention et surtout sans aucune timidité occidentale. Il y a même un célèbre couloir où se succèdent stands de musique, chants, danse improvisée avec instruments, avec des gens qui se lancent comme ça tout seuls au milieu du cercle. En tout cas j'ai halluciné vraiment tout le long. Ca fait plaisir de voir des gens s'amuser sans complexe au milieu de la foule.

En me baladant dans les allées, une dame d'une trentaine d'année m'a abordé pour discuter en anglais. Son anglais était très bon, elle me corrigeait de temps en temps...Et ce qui est cool c'est qu'elle ne voulait rien me vendre. Elle est une « secrétaire » du parc, elle soit se faire un peu chier. Elle aime bien parler avec les étrangers, et m'a dit que c'est rare d'en voir qui s'écartent des lieux les plus fréquentés. On a discuté un bon moment, de la France, la Chine. Quelqu'un de curieux, intéressante mais pas-intéressée !

J'ai aussi été dans un autre parc avec lac, comme j'en rêvais. J'y ai encore vu d'autres trucs chelous : des gens qui se répondent par des cris d'un bout à l'autre. Comme une sorte de joute, qui doit en fait viser à exercer son souffle. Au début j'ai cru que c'était des volatils, puis que c'était des vieux fous, mais après un mec plus jeune s'y est mis. Ils durent super longtemps, c'est fou. Le vieux était super balèze : puissant et endurant, ce n'est jamais lui qui s'arrêtait en premier. Vraiment bizarre comme truc, mais c'est de vrais athlètes dans leur genre. Il faut une énergie folle pour faire ça !

En tous cas mois j'en ai plus, donc la suite une prochaine fois !

mercredi 24 septembre 2008

Passé le choc de l'arrivée



北京欢迎你

(Pékin te souhaite la bienvenue, tube des JO)


Nimen hao ! J’ai eu encore plein de premières fois : premier métro, premier resto traditionnel, premier weekend en touriste avec mes sandales (sans chaussettes dsl), mon appareil photo et mon guide du routard (quand je l'oublie pas, ce qui peut être ennuyeux).

Quelques impressions générales sur :



  1. La ville : 北京 (Beijing)


L’impression de ville moderne à l’occidentale qu’on a au début quand on lève les yeux sur tous les gratte-ciels, les écrans géants, est très vite dissipée quand on y regarde de plus près.

Déjà le soir vers 18-19 h quand la nuit est tombée, les trottoirs sont très peu éclairés et sous les arbres, et ya plein du monde, c’est sympa comme ambiance. Les gens sont sortis du boulot, et ils mangent assez tôt, justement dans ces eaux-là. (Par contre le midi ils mangent plus vers 11h30-12h)

Le deuxième aspect, c’est qu’en prenant les petites rues transversales, on réalise que tous ces bâtiments modernes cachent en fait des aspects bien différents de nos mégapoles à nous.

Il y a beaucoup de quartiers avec des immeubles d’habitation d’une dizaine d’étages max, assez anciens déjà, avec parfois l’air un peu délabré, des pigeonniers sur les balcons, des sacs de riz, du linge qui sèche, des tas de fils électriques sur les façades… Entre les immeubles il y a souvent des cours avec arbres, des jardins calmes avec des coins agréables, pour que les gens puissent se retrouver ailleurs que dans leurs apparts qui n’ont pas l’air très grands ni éclairés.

Après, encore plus différent et qui a l’air plus ancien, il reste pas mal de quartiers limités parfois par des murs d’enceintes. On y rentre par des portes, et à l’intérieur c’est des « maisons » sans étages, serrées les unes aux autres, et qui à vrai dire font assez « Tiers Monde ». Depuis les minuscules ruelles, on aperçoit les entrées des maisons, c’est de la terre battue ou des pavés posés à l'arrache, avec toujours un vélo. Ya des coins qui font très pauvre et sombre, assez délabré, et d’autres qui font juste modeste, petit, mais où c’est calme au moins, et les gens sont chez eux, ils se baladent torse nu. De temps en temps, on entend un vieux lacher une bonne caisse sans aucune gêne, et ils ont bien raison !

C’est là qu’on voit aussi les arrière-cuisines des restos, qui déversent des eaux sales dans la rue, ou des cuisiniers en train d'éplucher 5 kilos d'ail.


Sinon j’ai aussi pris le métro puis le RER, pour aller à l’Université d’Agriculture chinoise. Il est bien foutu, moderne, ya pas mal de lignes, et c'est tout à fait utilisable pour les lao wai (étrangers). Plusieurs lignes ont été rajoutées pour les JO. Il y a le quai au milieu, et de chaque côté les deux directions pour la même ligne. Je trouve ça plus facile qu'à Paris !

Prendre le métro permet de voir que les travaux, il yen a vraiment partout. Bientôt, tout le monde sera dans des grands immeubles, et les petits quartiers de maisons vont disparaître. Les quartier éloignés du centre-ville sont là où tout le monde vient habiter à cause de la hausse de l'immobilier au centre. C'est donc des barres d'immeubles qui se construisent à tout va.

Zheng m’a expliqué que les campus ici sont des unités autonomes. C’est-à-dire qu’il y a même des quartiers pour les profs, qui habitent aussi sur place, des supermarchés. Mais on n’y est pas resté très longtemps, Zheng venait juste pour tenter de développer un projet d’échange de thésards franco-chinois entre l’Inra et cette université. J’étais là en touriste, mais ça m’a permis d’être aussi invité au resto !



  1. Mon premier resto à la chinoise, type banquet convivial.


En fait c’était surtout pour fêter un tout nouveau doctorant qui avait soutenu sa thèse le matin avec un prof de l’Inra-SupagroMontpell’ invité pour l’occaz.

Il avait fait la moitié de sa thèse en France, mais ne parlait que anglais, avec un accent terrible. Il m’a fallu un bon moment d’adaptation. Il était super sympa, souriant, je lui aurais donné 22 ans max mais il m’a dit qu’il en a 29 !! J’étais content de pouvoir parler un peu avec un jeune chinois. Je me suis mis à coté de lui à table, c’était une occaz pour pratiquer l’anglais et un peu de chinois. Ce fut un moment très convivial, culturellement et culinairement très intéressant.

D’abord, on se serre tous autour de la grande table ronde, et les plats arrivent dessus au fur-et-à-mesure. Ils sont posés sur un plateau tournant, qu’on fait pivoter (pour ne pas dire tourner) pour amener le plat voulu en face de soi et se servir vite, avant que qq’un d’autre ne le décale hors de portée. Ca permet de goûter à plein de trucs différents. Yavait pas mal d’entrées, une soupe (à manger avec des nouilles) et du tofu pour chacun. La pièce principale était un gigot d’agneau délicieux, bien grillé sur le dessus à tremper dans trois sauces différentes. J’ai pu me gaver vu que personne n’avait très faim ! Par contre le dessert n’est pas vraiment pratiqué en Chine, juste un peu de pastèque suffit. C’était pas non plus le canard laqué à l’ancienne avec les dizaines de plats qui se succèdent sans finir, comme on lit dans les livres (ou pas). Au final ça restait assez léger et digeste. Petit plus, le chauffeur-beau frère du directeur qui nous invitait connaissait la maison, et on a eu droit à un petit spectacle typique de chants et danse mongole.

Ca jouait et chantait très bien. Des jolies voix très très aigues (même les mecs). Et le joueur de violon mongole » (deux cordes) nous a fait un solo qui envoyait vraiment du gros, hallucinant. J’ai pas abusé de leur « vin » de riz à 56% mais j’ai gouté par politesse.

A la fin mon camarade de tablée m’a fait dire « si shi si, shisi shi shisi, si bu shi shisi, shisi bu shi si » et j’ai réussi ! (attention il ya deux type de « shi » avec des tons différents donc c’est chaud !). Moi je l’ai coincé avec 666 saucisons secs, et comme ils galèrent pour les « r », je lui ai demandé de dire « fourrure pourpre »… il en chié mais il a fini par y arriver !!

Très bonne soirée, donc, le moment le plus convivial depuis mon arrivée !



  1. Les gens : 中国人




D’abord c’est bien vrai que les gens crachent, surtout les hommes, aussi naturellement que nous on se mouche. Après s’être bien raclé la gorge bruyamment. Quand il fait chaud, on voit aussi des gens qui remontent leur t-shirt à moitié du torse.

Après, niveau gentil / pas gentil, ya de tout.

J’ai été surpris au supermarché, à la caisse je comprenais pas qu’il fallait peser ma pomme, et une fille dans la queue a traversé tout le magasin pour aller le faire, pendant que tout le monde lui passait devant !

Je me suis fait un autre resto tout seul, et la serveuse était très patiente, après plusieurs essais j’ai réussi à commander un énorme bol avec des nouilles, du porc, du gingembre, dans du jus, et une grosse bouteille de Tsingtao(encore plus grande qu’en Allemagne : 600ml) . Au début je n’avais réussi qu’à avoir du riz blanc, c’était un peu triste ! Mais c’est surtout que pour le prix elle n’a pas essayé de m’arnaquer (elle aurait dû !) et j’ai payé 17 yuans (1euro70) pour tout ça.

Parce que niveau arnaque du lao wai (étranger), ils se donnent ! Un type m’a demandé un prix très cher pour une brochette de fruits. J’en ai quand même pris une, mais j’ai pris son stand ambulant en photo pour la peine. Yen a, on voit bien que les touristes sont leur gagne-pain, et dès qu’on va dans un endroit très touristique, on est assaillit par des vendeurs de trucs, on se fait alpaguer pour rentrer dans les boutiques, pour se faire guider…comme dans beaucoup d'autres pays quoi !

Aujourd’hui je suis tombé sur une experte en la matière, en allant visiter la cité interdite. Elle m’aborde en anglais, avec son gamin me dit qu’elle est prof, fait mine de discuter comme ça. Puis elle me propose de visiter une galerie qui sera plus là demain (mito) où ses profs de peinture exposent.

Après elle me montre ses (de)ssins et me demande lequel je préfère…(moi je suis vraiment trop naïf, je vois rien venir). Après elle explique que si j’en emmène un en France elle pourra peut-être être connue, c’est touchant, là je commence à me douter que tout cet emballage avait pour but de m’amener en douceur à cette étape : voir toute sa collection, et raquer. Elle est quand meme descendue de 500 yuans à 150, pour des petites estampes. Mais c’était toujours trop cher et j’ai finit par réussir à m’échapper.

Sinon, Zheng est vraiment une crème, mon ange gardien. Je l’adore déjà, et ça va être dur quand je serai à l’autre bout de la Chine. Il m’a déjà dit plusieurs fois qu’il faut que je vienne chez lui un weekend. Lui et Yué sont aux petits oignons pour moi.



  1. Mes visites touristiques


Samedi je me suis paumé, j’avais pas mon guide du routard, et les plans dans les rues sont exclusivement en 汉字, vous pigez ? Moi non plus. J’ai jamais trouvé le parc du temple du ciel, mais je crois que j’en étais pas loin, je suis pas si nul !

Du coup j’ai surtout visité les petites ruelles à l’ancienne, c’est intéressant, en allant des plus petites et rustiques (dans les quartiers "pauvres"), aux plus grandes pas loin de Tian An Men qui sont hypra touristiques et bondées de monde, on y vend tout et surtout n’importe quoi. J’ai fini par TianAnMen, assez grand en effet, et à la tombée de la nuit, ils descendent le drapeau chinois sous les yeux de Mao pour vérifier si personne n'est en train de se currer le nez, avec des soldats qui marchent au pas. C’est un spectacle qui attire pas mal de monde, c’est vrai que ça fait un peu décalé. Juste après les lumières de la porte de la paix céleste (TianAnMen) s’allument…

Dimanche, je me suis fais la Cité interdite, du moins la partie qui ne l'est plus. C’est immense, j’ai encore fait des kilomètres. Ca doit simplement être plus coloré quand il ne pleut pas (j’aurais dû me lever le matin, là il a plu une heure après mon entrée), mais j’en ai quand même pris plein la vue. Les petits musés à l’intérieur des salles et des palais sont pas passionnants. C’est surtout les batiments qui sont puissants, et les toits dorés ! Le trône impérial principal a de la geule ! Mais les photos seront plus éloquentes sur cette visite. J’ai pas pu aller voir la vue depuis la colline de Chabon, ça doit être joli vu de haut, mais là il faisait trop moche, et pis mal aux pieds à la fin. Prochain objectif : un parc avec un lac, yen a plein, mais surtout, par BEAU TEMPS !

A plus tard dans le placard

samedi 20 septembre 2008

Mes deux premiers jours en Chine



到北京了

(Arrivé à Pékin !)




  1. La grande arrivée au petit matin ; 在旅馆 (à l’hôtel)

Nimen Hao (bonjour à tous), aujourd’hui on est vendredi 19 septembre, et je suis à l’hôtel, avec une tasse de thé au jasmin (en fait je découvre que j’adore boire de l’eau chaude), bien décidé à vous donner enfin mes premières nouvelles. On en est déjà loin de l’avion, du léger pincement au ventre (de cœur je n’ai pas) au moment du décollage… De toutes façon l’embarquement, l’attente à l’aéroport et tout le vol avec Zheng, mon tuteur francophone en Chine, étaient super sympa. D’entrée il m’a permis de le tutoyer, il est très bavard, bienveillant et simple.


Après l’atterrissage à Pékin (après une belle vue sur le désert de Gobi, puis les montagnes), on a pris le taxi (ma première fois), qui coûte rien ici.

Il est censé faire frais à Pékin (genre 20°C max), vu que c’est la fin d’été-début d’Automne, mais là il fait anormalement chaud et humide, et on est très vite tout poisseux. Il a fait assez beau les deux premiers jours, j’ai même vu le ciel bleu, j’ai connu Pékin-la-respirable, la durée des JO ou seuls les véhicules pairs circulent les jours pairs et vice-versa. Hélas cette mesure providentielle prend fin demain, puisque tous les athlètes des Paralympic Games et les touristes qui vont avec seront envolés. Mais ils n’ont pas pensé au petit stagiaire français qui va payer ses poumons pendant tout un mois !


MA Yué (= Lune CHEVAL) la secrétaire de Zheng (qui parle aussi français), nous attendait à mon hôtel, le grand hôtel Poly Plaza, un truc luxueux, qui dispose heureusement d’une annexe avec des chambres moins chères mais tout-à-fait confortables ! Enfin c’est quand même la classe de dire : « je suis descendu au Poly Plaza » non ? si si, je vous assure.

En tout cas j’ai tout ce qu’il faut : télé, internet, douche –ça sert beaucoup vu la moiteur de l’air, …

Instrument vital ici, la bouilloire électrique et les sachets de thé noir et vert (au jasmin, trop bon) au nom de l’hotel. (l’eau du robinet pas potable). Bref, me voilà installé !

Après je me suis baladé tout le reste de l’aprem, dans le quartier. Ya vraiment de quoi marcher dans ce patelin. Premières photos, j’ai tripé sur les cyclistes en tous genres, mais c’est chiant parce que ça se fait pas de prendre les gens de près, et je me sens pas encore de leur demander.


A première vue, Pékin ressemble un peu à New York, ou à la Défense, mais avec plus d’arbres et plein de vélos.


Un trip vélos (voir la galerie sur flickr, ya un lien à droite )


Ca contraste avec la vue de ma fenêtre :


  1. Premières bouffes ( 第一个反)

La grosse difficulté réside d’une part dans le choix de ce que tu vas manger, secundo dans la façon de le demander, pas en anglais parce que ça le fait pas du tout, et de toutes façon c’est pas dit qu’ils le parlent.

Donc, le premier midi, au sortir de ma sieste, je me balade vite fait. N'osant pas attaquer direct pas un resto ou un marchant, je rentre dans le Wu Mart, supermarché. Et là, je revis un vieux rêve que j’avais fait, où j’étais dans un supermarché à Pékin, complètement paumé parce que je ne connaissais aucun des trucs sur les rayons. Un autre univers quoi. Et ben là, c’était ça !! Déjà, les prix c’est pas évident de s’habituer : 12 (yuan, monnaie chinoise) c’est cher ou pas pour une pomme ? ça c’est quand tu reconnais le produit ! (et encore, voilà la pomme, de la taille d’un petit melon)

C’est là que tu réalises vraiment que c’est handicapant de pas lire les caractères. En plus je voulais absolument manger chinois !!

Enfin je me lance vers une sorte de traiteur intégré qui vend des trucs prêts à consommer. Je demande, en galérant bien comme y faut et après 10 min d'hésitations, un de ces pains cuits à la vapeur qui ressemble à des "brioches au porc" goûtées en France. Finalement ça se passe bien, ils me demandent d’où je viens. Faguoren ? (français), je crois qu’ils sont contents de voir un étranger essayer de parler chinois, et les dégats de Sakouzi ont l’air assez limités. Le type commence à mimer du tennis, donc je crois qu’on est fichés pour pratiquer beaucoup ce sport…La honte, au pays du badminton. Mais je sais pas encore dire que je suis fan de badminton, c’est la merde…

C’était cool, je sors dans la rue pour manger mon truc... Et là grosse déception, le pain est nature, fourré au pain, quoi, sec, estouffadou au possible. Mais, bon, c’est pas grave c’est chinois. Ca n’a aucun goût, c’est dégueux, mais c’est chinois ! Le dessert est assez sec aussi, même type de brioche avec quelques fruits secs (eux aussi) dedans, ça fait beaucoup de sec tout ça.

Plus tard, j’ai compris que les pains-vapeur comme ça, se mangent à la place du riz en accompagnement des plats, tout s’esplique.


Le soir, j’ai plus la motive de retenter ce genre d’expérience, bien crevé par le décalage horaire. Je vais donc au macdo (je sais que je ne suis pas le seul à avoir eu cette faiblesse), croyant savoir ce que j’allais trouver. En fait c’était plutôt meilleur qu’en France, le sandwich au poulet grillé était épicé, pas mal, mais plus cher qu’un vrai restaurant !


  1. Mon petit quotidien se met en place ; le deuxième jour :

Le lendemain, c’était plus correct niveau bouffe. Thé et gâteau de lune le matin (c’est la fin de la période donc ils les bradent), et cantine chinoise dans l’immeuble où il ya le petit bureau de Zheng et Yué (INRA-CIRAD). On peut prendre à emporter et on mange tous les trois dans le bureau, bonne ambiance, plaisanteries et discussion boulot se mélangent. Je galère encore un peu avec les baguettes et je refuse de faire comme Zheng, qui depuis le temps qu’il vient en France, s’est mis aux couverts, au café, et rêve de croissants.



Je vais au bureau à pied, j’y suis en 5-10 min, ya une grosse rue à traverser. Enfin c’est une petite avenue pour ici, mais ça doit pas être loin de la largeur des champzélizés parce que ya des voies exprès pour les 2 ou 3 roues de chaque côté. J’ai mis du temps à comprendre comment était régie la circulation : les feux pour les voitures sont après le carrefour en fait. Heureusement il est pas prévu que je conduise. Même à vélo ce serait risqué parce que c’est quand même assez freestyle au niveau des vélos, vélos électriques, scooters, vélos à trois roues avec benne intégrée, taxis, etc. Et les momes de 3 ans sont debout à l’avant des scooters, sans aucune protection. Les klaxons ça y va, de jour comme de nuit, mais c’est jamais en s’énervant comme les français, c’est juste pour dire gentiment aux piétons, pousse toi si tu veux pas mourir.

On a ouvert mon compte, ça y est j’ai des yuans. Merci Mao! J’ai converti mes 50 derniers euros ce qui m’a fait 500 yuan, je suis riche, sachant que la bouffe est au moins 3 fois moins chère ici (resto correct pour 10-20 yuans soit un ou deux euros).

Maintenant j’ai aussi un tel portable, une carte de métro type Naviguo faite en 30 sec au guichet. Ca aussi ça coute que dalle, 20 cts d’euro par trajet en métro + rer. Ils encouragent les transports en commun.

Bref je suis un parfait citizen pékinois moderne, équipé, en pleine forme. Aucun problème de tourista, en faisant attention à l’eau, et puis avec tout le riz que je m’enfile à la cantine, je vais bientôt devoir faire exprès de boire l’eau du robinet ! Voilà voilà.


Votre dévoué Gnocchiman from beijing

jeudi 11 septembre 2008

Avant le grand Départ....

Avant le grand Départ... c'est toujours terrible !

A Grenoble, en ce début septembre de rentrée pour certains, de partance pour d'autres, je me prépare à m'envoler pour Pékin mardi 16 prochain. Tout le monde est soit rentré, soit en rattrapage à Nancy, soit déjà parti à l'autre bout du monde aux pays du froid et du chaud, Suède, Braziou, Argentine, déjà des nouvelles exotiques ou glacées me font rêver... Vivement les retrouvailles.
La valise à faire d'un côté (attention pas dépasser 20 kg), pour ce qui est du matériel, les adieux aux copains et la famille de l'autre... et au milieu de tout ça une liste comme ça de trucs à penser et à faire :
  • vaccins
  • passer chez le dentiste
  • billet d'avion
  • visa (mais ça l'INRA s'en occupe pour moi, merci !)
  • inscription à l'ENSAIA
  • Convention de stage et sécurité sociale
  • Assurance (responsabilité civile, rapatriement, avance hospitalisation, remboursement à 100% des frais médicaux, etc... vivement conseillée !) et complémentaire santé étudiant.
  • Banque(s)
  • bosser le mandarin ! (il faudrait...)
  • bosser la biblio, càd, toutes les recherches dans le sujet de mon stage que mon tuteur m'a conseillé de faire pour m'informer et me mettre dans le bain.
  • aller à la piscine
  • profiter de la montagne !














...bref un tas de trucs qui font que la césure ce n'est pas que des vacances, mais c'est aussi apprendre à s'occuper de tout ça, à être débrouillard, se préparer à l'inconnu ; agir pour le meilleur, se préparer au pire, et accepter ce qui vient, comme le dit le proverbe chinois !

En plus, malgré tout ça on finit toujours par tourner en rond les derniers jours, un peu tendu, mais vraiment impatient de partir une fois que tout (ou presque) est enfin prêt !

Pour aller vite, je pars 8 ou 9 mois en Chine (Pékin, Canton et Shanghai) pour faire un stage avec l'INRA sur la pollution des sols et les procédés de dépollution. C'est pour ça que je commence par m'informer sur la situation et les différents acteurs en France.
Mais le but de ce blog ne sera pas de dresser l'inventaire des pollutions et des traitements rencontrés en Chine, mais de partager ce que je découvrirai là-bas, en parallèle.
Mes rencontres, la culture, les voyages que j'espère avoir l'occasion de faire,...

Voilà, tout est presque prêt maintenant, ma soeur m'a même coupé les cheveux pour huit mois :
Mais il faut que je retourne à ma biblio !!

A bientôt pour le réel commencement des divagations d'un Saien en Chine.