mercredi 24 septembre 2008

Passé le choc de l'arrivée



北京欢迎你

(Pékin te souhaite la bienvenue, tube des JO)


Nimen hao ! J’ai eu encore plein de premières fois : premier métro, premier resto traditionnel, premier weekend en touriste avec mes sandales (sans chaussettes dsl), mon appareil photo et mon guide du routard (quand je l'oublie pas, ce qui peut être ennuyeux).

Quelques impressions générales sur :



  1. La ville : 北京 (Beijing)


L’impression de ville moderne à l’occidentale qu’on a au début quand on lève les yeux sur tous les gratte-ciels, les écrans géants, est très vite dissipée quand on y regarde de plus près.

Déjà le soir vers 18-19 h quand la nuit est tombée, les trottoirs sont très peu éclairés et sous les arbres, et ya plein du monde, c’est sympa comme ambiance. Les gens sont sortis du boulot, et ils mangent assez tôt, justement dans ces eaux-là. (Par contre le midi ils mangent plus vers 11h30-12h)

Le deuxième aspect, c’est qu’en prenant les petites rues transversales, on réalise que tous ces bâtiments modernes cachent en fait des aspects bien différents de nos mégapoles à nous.

Il y a beaucoup de quartiers avec des immeubles d’habitation d’une dizaine d’étages max, assez anciens déjà, avec parfois l’air un peu délabré, des pigeonniers sur les balcons, des sacs de riz, du linge qui sèche, des tas de fils électriques sur les façades… Entre les immeubles il y a souvent des cours avec arbres, des jardins calmes avec des coins agréables, pour que les gens puissent se retrouver ailleurs que dans leurs apparts qui n’ont pas l’air très grands ni éclairés.

Après, encore plus différent et qui a l’air plus ancien, il reste pas mal de quartiers limités parfois par des murs d’enceintes. On y rentre par des portes, et à l’intérieur c’est des « maisons » sans étages, serrées les unes aux autres, et qui à vrai dire font assez « Tiers Monde ». Depuis les minuscules ruelles, on aperçoit les entrées des maisons, c’est de la terre battue ou des pavés posés à l'arrache, avec toujours un vélo. Ya des coins qui font très pauvre et sombre, assez délabré, et d’autres qui font juste modeste, petit, mais où c’est calme au moins, et les gens sont chez eux, ils se baladent torse nu. De temps en temps, on entend un vieux lacher une bonne caisse sans aucune gêne, et ils ont bien raison !

C’est là qu’on voit aussi les arrière-cuisines des restos, qui déversent des eaux sales dans la rue, ou des cuisiniers en train d'éplucher 5 kilos d'ail.


Sinon j’ai aussi pris le métro puis le RER, pour aller à l’Université d’Agriculture chinoise. Il est bien foutu, moderne, ya pas mal de lignes, et c'est tout à fait utilisable pour les lao wai (étrangers). Plusieurs lignes ont été rajoutées pour les JO. Il y a le quai au milieu, et de chaque côté les deux directions pour la même ligne. Je trouve ça plus facile qu'à Paris !

Prendre le métro permet de voir que les travaux, il yen a vraiment partout. Bientôt, tout le monde sera dans des grands immeubles, et les petits quartiers de maisons vont disparaître. Les quartier éloignés du centre-ville sont là où tout le monde vient habiter à cause de la hausse de l'immobilier au centre. C'est donc des barres d'immeubles qui se construisent à tout va.

Zheng m’a expliqué que les campus ici sont des unités autonomes. C’est-à-dire qu’il y a même des quartiers pour les profs, qui habitent aussi sur place, des supermarchés. Mais on n’y est pas resté très longtemps, Zheng venait juste pour tenter de développer un projet d’échange de thésards franco-chinois entre l’Inra et cette université. J’étais là en touriste, mais ça m’a permis d’être aussi invité au resto !



  1. Mon premier resto à la chinoise, type banquet convivial.


En fait c’était surtout pour fêter un tout nouveau doctorant qui avait soutenu sa thèse le matin avec un prof de l’Inra-SupagroMontpell’ invité pour l’occaz.

Il avait fait la moitié de sa thèse en France, mais ne parlait que anglais, avec un accent terrible. Il m’a fallu un bon moment d’adaptation. Il était super sympa, souriant, je lui aurais donné 22 ans max mais il m’a dit qu’il en a 29 !! J’étais content de pouvoir parler un peu avec un jeune chinois. Je me suis mis à coté de lui à table, c’était une occaz pour pratiquer l’anglais et un peu de chinois. Ce fut un moment très convivial, culturellement et culinairement très intéressant.

D’abord, on se serre tous autour de la grande table ronde, et les plats arrivent dessus au fur-et-à-mesure. Ils sont posés sur un plateau tournant, qu’on fait pivoter (pour ne pas dire tourner) pour amener le plat voulu en face de soi et se servir vite, avant que qq’un d’autre ne le décale hors de portée. Ca permet de goûter à plein de trucs différents. Yavait pas mal d’entrées, une soupe (à manger avec des nouilles) et du tofu pour chacun. La pièce principale était un gigot d’agneau délicieux, bien grillé sur le dessus à tremper dans trois sauces différentes. J’ai pu me gaver vu que personne n’avait très faim ! Par contre le dessert n’est pas vraiment pratiqué en Chine, juste un peu de pastèque suffit. C’était pas non plus le canard laqué à l’ancienne avec les dizaines de plats qui se succèdent sans finir, comme on lit dans les livres (ou pas). Au final ça restait assez léger et digeste. Petit plus, le chauffeur-beau frère du directeur qui nous invitait connaissait la maison, et on a eu droit à un petit spectacle typique de chants et danse mongole.

Ca jouait et chantait très bien. Des jolies voix très très aigues (même les mecs). Et le joueur de violon mongole » (deux cordes) nous a fait un solo qui envoyait vraiment du gros, hallucinant. J’ai pas abusé de leur « vin » de riz à 56% mais j’ai gouté par politesse.

A la fin mon camarade de tablée m’a fait dire « si shi si, shisi shi shisi, si bu shi shisi, shisi bu shi si » et j’ai réussi ! (attention il ya deux type de « shi » avec des tons différents donc c’est chaud !). Moi je l’ai coincé avec 666 saucisons secs, et comme ils galèrent pour les « r », je lui ai demandé de dire « fourrure pourpre »… il en chié mais il a fini par y arriver !!

Très bonne soirée, donc, le moment le plus convivial depuis mon arrivée !



  1. Les gens : 中国人




D’abord c’est bien vrai que les gens crachent, surtout les hommes, aussi naturellement que nous on se mouche. Après s’être bien raclé la gorge bruyamment. Quand il fait chaud, on voit aussi des gens qui remontent leur t-shirt à moitié du torse.

Après, niveau gentil / pas gentil, ya de tout.

J’ai été surpris au supermarché, à la caisse je comprenais pas qu’il fallait peser ma pomme, et une fille dans la queue a traversé tout le magasin pour aller le faire, pendant que tout le monde lui passait devant !

Je me suis fait un autre resto tout seul, et la serveuse était très patiente, après plusieurs essais j’ai réussi à commander un énorme bol avec des nouilles, du porc, du gingembre, dans du jus, et une grosse bouteille de Tsingtao(encore plus grande qu’en Allemagne : 600ml) . Au début je n’avais réussi qu’à avoir du riz blanc, c’était un peu triste ! Mais c’est surtout que pour le prix elle n’a pas essayé de m’arnaquer (elle aurait dû !) et j’ai payé 17 yuans (1euro70) pour tout ça.

Parce que niveau arnaque du lao wai (étranger), ils se donnent ! Un type m’a demandé un prix très cher pour une brochette de fruits. J’en ai quand même pris une, mais j’ai pris son stand ambulant en photo pour la peine. Yen a, on voit bien que les touristes sont leur gagne-pain, et dès qu’on va dans un endroit très touristique, on est assaillit par des vendeurs de trucs, on se fait alpaguer pour rentrer dans les boutiques, pour se faire guider…comme dans beaucoup d'autres pays quoi !

Aujourd’hui je suis tombé sur une experte en la matière, en allant visiter la cité interdite. Elle m’aborde en anglais, avec son gamin me dit qu’elle est prof, fait mine de discuter comme ça. Puis elle me propose de visiter une galerie qui sera plus là demain (mito) où ses profs de peinture exposent.

Après elle me montre ses (de)ssins et me demande lequel je préfère…(moi je suis vraiment trop naïf, je vois rien venir). Après elle explique que si j’en emmène un en France elle pourra peut-être être connue, c’est touchant, là je commence à me douter que tout cet emballage avait pour but de m’amener en douceur à cette étape : voir toute sa collection, et raquer. Elle est quand meme descendue de 500 yuans à 150, pour des petites estampes. Mais c’était toujours trop cher et j’ai finit par réussir à m’échapper.

Sinon, Zheng est vraiment une crème, mon ange gardien. Je l’adore déjà, et ça va être dur quand je serai à l’autre bout de la Chine. Il m’a déjà dit plusieurs fois qu’il faut que je vienne chez lui un weekend. Lui et Yué sont aux petits oignons pour moi.



  1. Mes visites touristiques


Samedi je me suis paumé, j’avais pas mon guide du routard, et les plans dans les rues sont exclusivement en 汉字, vous pigez ? Moi non plus. J’ai jamais trouvé le parc du temple du ciel, mais je crois que j’en étais pas loin, je suis pas si nul !

Du coup j’ai surtout visité les petites ruelles à l’ancienne, c’est intéressant, en allant des plus petites et rustiques (dans les quartiers "pauvres"), aux plus grandes pas loin de Tian An Men qui sont hypra touristiques et bondées de monde, on y vend tout et surtout n’importe quoi. J’ai fini par TianAnMen, assez grand en effet, et à la tombée de la nuit, ils descendent le drapeau chinois sous les yeux de Mao pour vérifier si personne n'est en train de se currer le nez, avec des soldats qui marchent au pas. C’est un spectacle qui attire pas mal de monde, c’est vrai que ça fait un peu décalé. Juste après les lumières de la porte de la paix céleste (TianAnMen) s’allument…

Dimanche, je me suis fais la Cité interdite, du moins la partie qui ne l'est plus. C’est immense, j’ai encore fait des kilomètres. Ca doit simplement être plus coloré quand il ne pleut pas (j’aurais dû me lever le matin, là il a plu une heure après mon entrée), mais j’en ai quand même pris plein la vue. Les petits musés à l’intérieur des salles et des palais sont pas passionnants. C’est surtout les batiments qui sont puissants, et les toits dorés ! Le trône impérial principal a de la geule ! Mais les photos seront plus éloquentes sur cette visite. J’ai pas pu aller voir la vue depuis la colline de Chabon, ça doit être joli vu de haut, mais là il faisait trop moche, et pis mal aux pieds à la fin. Prochain objectif : un parc avec un lac, yen a plein, mais surtout, par BEAU TEMPS !

A plus tard dans le placard

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