dimanche 14 décembre 2008

Nouvelles photos

Voilà j'arrive pas à mettre de photos avec le texte sur ce blog, donc je vous signale que des nouvelles photos sur sur flickr, cliquez sur le lien =>

vendredi 12 décembre 2008

Je suis un chinois du Xinjiang


La fille de Zheng m'a dit à Pékin, qu'avec un certain manteau militaire que j'ai porté par les grands froids (jusqu'à moins 12°c !), je ressemble à un chinois musulman d'une minorité ethnique du Xinjiang (tous à vos cartes de Chine).

Mais quoi Pékin ?? ceux qui suivaient jusque là me croyaient à Canton. Je vais vous expliquer, en tentant de reprendre là où j'en étais resté, à savoir la routine qui s'installait, à base de cours de mandarin, de bad et de bière. (à Canton)


  • Ce qui a fait bouger la situation.


Mon travail n'avançait plus du tout, je ne bossais que le chinois quasiment. Mon stage « enviro » était au point mort...

Alors j'en profitais. J'ai fait connaissance avec un Russe : Jalal et on se faisait des soirées ping pong et billard, bien appréciables en ces temps de solitude. On parle en anglais et j'ai appris le seul mot russe que je suis capable de retenir : « gavnor »!

Un super samedi est venu égailler mon quotidien : levé midi, bad tout l'aprem et soirée barbeuk avec les étrangers. Very nice ! En terrasse, discussion sur le Christianisme avec Jaffar, fils de diplomate congolais protestant qui voudrait épouser une chinoise. C'était intéressant d'avoir son interprétation très censée et convaincue de la Bible, sauf pour ce qui est du rôle de la femme, et de la supériorité de cette religion sur les autres...Je me suis rendu compte à quel point j'y connais rien, mais que ça ne m'empêche pas partager un petit quelque chose avec la philosophie et la croyance de Jaffar. La soirée s'est finie dansante, avec une dizaine de personnes qui chantaient « one people, different colors ». Des micronésiens et africains...


Mais pour en revenir à ce qui m'a sorti de cette situation quelque peu enlisée, et ben c'est que j'allais bientôt être hors la loi en Chine. Il fallait renouveler mon visa, et pas moyen d'être sûr d'en avoir un de six mois à Hong Kong.

Donc après avoir passé une journée à faire les démarches pour le faire à Canton avec le soutient de l'université, je me suis entendu dire au bureau local des étrangers, que mon visa touriste ne pouvait être renouvelé que 30 jours.

En gros : nécessité de changer de type de visa, et mon tuteur a préféré le faire faire à Pékin par une agence qu'il connaissait. D'où encore deux heures passées sur internet, où ma prof de chinois a acheté pour moi un billet d'avion que je lui ai remboursé en cash.


  • Mon ptit séjour à Beijing !


Ca m'a permis profiter de Pékin, et c'était plutôt pas mal. A part le fait qu'en arrivant à minuit à l'aéroport je me suis encore démerdé pour prendre un taxi noir qui m'a demandé un prix exorbitant (il avait un faux compteur le salaud). Je voulais pas monter dedans, mais un vrai chauffeur m'avait dit « c'est bon va avec lui »...au final c'était presque la moitié du prix de l'avion.

Le lendemain, j'étais quand même heureux de me retrouver dans l'hiver de Pékin, l'ambiance noelesque et le quartier que j'avais appris à connaître en septembre. J'ai refait le tour de mes petits coins préférés pour manger.

Le samedi je suis retourné à la colline de Charbon, admirer de jour, longuement, la cité interdite et toute la ville dans la lumière hivernale, tamisée par le « smog ».

Petits hutongs (quartiers de maisons à l'ancienne) et brochettes de fruits rouges ont fait le régal de Xiao Ba.


Le lendemain dimanche, je loue un vélo à la journée, et la c'est vraiment le pied ; Pékin est faite pour les vélos, ce n'est pas un scoop. Je me balade dans des quartiers sympa (cités ou non dans le Routard), dont le quartier des tours de la cloche et du tambour. Les pousse-pousse sont tous encore là, au chômage technique, ils piquent un roupillon sur leur banquette. Je suis bien content d'être à vélo parce que j'imagine les alpagations si j'avais été à pied !

Ensuite je file vers le « nid ». C'est devenu un haut lieu touristique pour les chinois et c'est la peauduc pour visiter l'intérieur du stade olympique. Je m'abstiens donc, et obtiens quelques photos souvenir en demandant aux gens On note quand même un immense drapeau avec le sigle du sida attaché au nid, car la Chine commence à reconnaître le problème...

J'ai voulu ensuite rejoindre la nature. Ma conscience professionnelle me poussait plus exactement à rechercher des zones de cultures péri urbaines pour voir les sols, la situation. Mais je n'ai vu que des zones de pépinières, et je me suis un peu paumé en roulant quasiment sur des autoroutes et en traversant des zones de no man's land militaires.

J'ai ensuite profité de la semaine pour essayer de travailler au bureau de l'INRA. Jai quand même eu deux-trois rendez-vous enrichissants pour le stage et pour le reste :

La première visite d'un labo s'est terminée en visite du parc Yuanmingyuan (ancien palais aux tendances européennes détruit par les anglais et les français – oups, donc avec des ruines et des lacs, et les chinois regrettent vraiment que ça ait été détruit parce que c'était vraiment quelque chose de grandiose avant...). Visite suivie d'une invite au resto (huo guo) pour se réchauffer avec deux étudiantes désireuses de pratiquer leur anglais (hélas).

La deuxième visite ne m'a pas déçut, à la CAS, Chinese Académy of Science, et encore invitation au resto.

La troisième visite était un peu plus à l'arrache, dans une université où on a traversé des bâtiments miteux à la recherche d'un prof qui voudrait bien me parler de ses travaux...qu'on a trouvé au final et qui m'a accordé gracieusement une interview.

Au final ce n'était pas dix jour en l'air, et ça a fait avancer le stage.


Le deuxième week end, Zheng m'a invité chez lui, avec au programme : installation du sapin en plastique et des décos de Noël dedans et dehors. Un mélange de guirlandes, boules et pères noels, avec des lampions et autres chinoiseries. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé à nettoyer les vitres de la maison, mais pourquoi pas ! La technique chinoise est surprenante : un chiffon mouillé puis vite essuyer avec du papier journal. C'est super efficace ! Après, avec la fille de Zheng on les a recradés en faisant des dessins à la bombe...

Ensuite j'ai encore été invité à un huo guo (fondue chinoise) mais un classique cette fois avec le beau pot en métal au milieu, et la viande à bouillir coupée fine comme de la charcuterie. (il faudra que je trouve des photos c'est trop beau)

On est aussi allés voir un film que Zheng attendait avec impatience, retraçant la vie d'un acteur d'opéra chinois célèbrissime en Chine. Et SI, c'était bien. Je ne comprenais pas trop les paroles (oué ! il y a encore du boulot en chinois) mais j'ai saisi le sens général.


  • De retour à Canton...s'il pouvait se passer quelque chose, je dirais pas non...

Et me revoilà dans l'avion. Ça a beau devenir la routine, je serre toujours les fesses quand ya un bruit bizarre ou une secousse (au moment de sortir le train d'atterrissage, ou les turbulences), et je crois mourir à chaque atterrissage.

C'est une chouette impression que de se sentir rentrer « chez soi » alors qu'on se trouve à 5000 km de son vrai pays. Connaître (même à moitié) un endroit, c'est le début des racines. Mais justement, je trouve que je ne connais que les proches environs de ma rez, et j'ai bien envie de visiter un peu plus Canton pour le mois qui me reste ici. J'espère donc pouvoir raconter des choses plus passionnantes la prochaine fois.

La reprise des cours de chinois m'a fait la même impression qu'au début : cette langue est vraiment trop bizarre, je n'y arriverai jamais ! Mais le deuxième jour, je suis à nouveau dans le coup; ce qui est très frustrant en Chine, c'est que c'est dur de pratiquer car les étudiants ont envie de tester leur anglais. Il paraît qu'un bon moyen est le voyage, alors je commence à me pencher sur les sites touristiques.


  • Infos en vrac d'un type en vrac :

Il est très chiant de voir des cantonnais avec des pigeons vivants entassés dans un panier, et des tortues (vivantes (?)) trimballées suspendues à un fil... cette manie de tout bouffer. Mais bizarrement un serpent dans une cage avec une grenouille pour s'engraisser (ça c'était à la campagne) me choque moins...Pourtant quand j'y réfléchis bien c'est pareil.

Les arbres ont toujours des fleurs à Canton. J'ai raté la neige à un jour près à Pékin.


dimanche 23 novembre 2008

Bière et Bad ou bad et bière ?... et chinois !

每天我的中文提高一点儿

Chaque jour mon chinois progresse un peu.



Au programme : BBC = Badminton Bière et Chinois (dans l'ordre croissant d'intensité !)... Avec tout ça bien sur, il est difficile de se focaliser sur la pollution du sol, mais bon, j'essaie de faire au mieux !






Guangzhou by night

Os de mammouth (os à moelle avec paille)



  1. La fin des goinfreries et le retour à la double ration de riz quotidienne 米饭



Mes tuteurs Li Zheng puis Jean-Louis Morel s'en sont retournés chez eux, après qu'on ait passé encore quelques agréables moments.

Zheng a organisé notamment la visite d'une entreprise de collecte et recyclage de déchets en tous genres à Shenzhen, pas loin de Hong Kong. Avant qu'il reparte on est allés déguster du thé dans un salon. Ca avait un peu le goût d'épinard (mais pas de pinard hélas), donc pas terrible à mon goût, je suis définitivement pas quelqu'un de raffiné. Il y a quand même des thés de luxe qui coûtent plus de 1000 euros la livre !! Ils sont censés redonner la jeunesse, donc je n'ai pas jugé encore nécessaire d'en acheter.

On a aussi profité de la visite d'un site pollué à la campagne, le jour du départ de Morel, pour déguster une fois de plus ce délicieux poulet cantonnais et l'arroser à grand renfort de ganbei (invitation à un cul sec d'alcool pour remercier ou honorer quelqu'un). Autant vous dire « qu'on se l'est collée », non seulement invités souvent à trinquer, mais invitant à notre tour les gens à gan bei... Bien sûr gros dodo dans la voiture au retour !

Maintenant qu'ils sont tous deux partis, fini les resto, je vais deux fois par jour à la cantine, et je me régale principalement...de riz !



  1. Les cours de chinois 中文课



Depuis une semaine je tourne à 3h/3h30 de classe de Chinois tous les jours, soit le matin, soit l'aprem. Donc ça réduit mon investissement pour le sujet principal du stage, mais mon tuteur m'a donné le feu vert. Donc c'est parti, me vlà lancé, et j'ai un réel plaisir à apprendre cette langue. Au début j'étais un peu paniqué par la vitesse, parce qu'on est deux en classe : moi et Sergio, qui étudie depuis un an en Colombie et 7 mois ici. Donc je suis toujours là à demander ce que veut dire tel ou tel caractère, ce qui prend du temps, car il faut que la charmante maitresse me dise à la fois comment ça se prononce et ce que ça veut dire...En anglais en plus, ce qui pose parfois des problèmes. J'ai mon dictionnaire de chinois et mon dictionnaire d'anglais, mais qui sert heureusement assez peu. Parfois je surchauffe un peu en fin de leçon. Ce n'est pas que de la conversation, car Sergio doit aussi apprendre l'écriture. C'est vraiment pas facile les caractères, mais super intéressant. En plus de ça on a des devoirs...

Au final j'ai eu l'impression de rien faire pour mon stage cette semaine, mais j'ai enfin discuté avec mon superviseur ici, et lui ai dit tout ce que je voudrais encore aborder, donc ça devrait se débloquer.

Après la moisson du riz


  1. Le badminton 羽毛球



Chose promise chose due, Bobby Lee m'a invité à jouer au badminton. Plusieurs fois, et maintenant c'est dans mon programme de la semaine, le mardi, le vendredi et parfois le week end. Je vais à la station de métro qui l'arrange et il passe me chercher dans sa toyota blanche toute neuve. Je peut donc observer comment on conduit à Canton : comme des barges !

On prend les rond-points à l'envers, on fait des doublages à droite, on se faufile entre deux camions comme dans les films, on se fait faire des queues de poisson. Mais quand même, on respecte parfois les feux rouges ou les interdits de demi-tour (aux endroits où on sait qu'il y a une caméra de surveillance !)...

Autre chose surprenante, sur les autoroutes, les agents d'entretien se baladent pour ramasser les ordures, ou taillent les haies sans aucune forme de protection ou même de signalisation.

Mais revenons-en à nos raquettes. Bobby n'est pas mauvais au bad, son penchant pour la bière l'a apparemment diminué en endurance. En revanche, il a un pote qui m'a déjà battu deux fois ! Scandale ! Il est vraiment rapide, puissant et endurant, et je dois dire que je me fais battre au physique...Mais la prochaine fois, la technique et le physique revenant petit à petit, je sans que je vais me le faire. En plus il a un sale caractère : il aime pas perdre. En double, c'est trop marrant de le voir engueuler, en cantonnais, son partenaire. Parce que tout ce petit monde parle cantonnais entre entre eux, et maintenant je réalise à quel point ça n'a rien à voir avec le mandarin. On fait pas mal de doubles aussi, et c'est sympa parce que tout le monde à le sens du jeu. On rigole bien.

Je suis aussi parfois invité par les parents de deux gamins de 12 ans à jouer contre leurs rejetons. Ce ne sont pas les meilleurs dans la région, mais ils sont pourtant très impressionnants. A leur âge, je commençais tout juste le bad et j'étais pas capable de faire la moitié des coups qu'ils font. Mais le plus étonnant, c'est leur endurance. J'essaie de les faire courir, de les fatiguer, mais plus le match avance et mieux ils jouent, et à la fin c'est moi qui suis crevé ! Je n'arrive pas à les faire craquer, ils sont vraiment forts mentalement et se battent jusqu'au bout. Des jeunes français ne tiendrait pas 5 minutes à ce rythme !


A la campagne, le genre de photos clichés qu'on a toujours envie de prendre...



  1. La bière 啤酒



Les vendredis, après le bad, Bobby va au restau avec son patron, ses collègues et ses potes, bref son petit groupe de bad. C'est lui qui leur a appris à jouer; il m'a expliqué que quand il était jeune était dans l'équipe nationale de badminton !! Ca ne m'étonnerai pas que, comme beaucoup de joueurs, il ait été écarté à cause de sa petite taille... car Bobby Lee est tout petit...

Mais revenons-en à nos bouteilles. Ce restau est surtout un endroit où boire de la bière tous ensemble, pour fêter le week end salvateur. Ils sont de joyeux compères, assez occidentalisés, font des blagues sur la liberté perdue après le mariage etc. La dernière fois, il y avait une collègue jap qui avait ramené son copain français (la Chine devient vraiment cosmopolite c'est pas de la blague).

Je me suis aussi fait invité par des étudiants à jouer au bad un aprem. Ils jouaient vraiment pas bien, qu'est-ce que je me suis fait chieeer ! Mais après, leur prof, un bon contact de mon tuteur, leur avait apparemment donné un budget pour m'inviter au restau !! ... et boire de la bière, décidément !! Ce qui est injuste, c'est que chacun leur tour m'invitaient à trinquer. J'ai appris un jeu en chinois, qui s'appelle bambou, tigre, poule et insecte, l'équivalent de pierre-feuille-ciseaux. Bref super soirée !

Voilà où j'en suis, ne vous inquiétez pas, je suis loin de sombrer dans l'alcoolisme, et la bière à la vertu de me faire courir pour éliminer, ma bonne conscience a encore le dessus !



  1. La rubrique des infos en vrac (la seule qu'il vous faut lire si vous êtes pressés)


Mon stage est au point mort, j'ai envoyé des mails mardi matin pour rencontrer des gens que je connais, et toujours pas de réponse samedi soir...

Donc une semaine assez peu productive au final, la seule info que j'ai collectée, c'est en discutant dans le couloir avec un pakistanais qui étudie les fertilisants (problème de pollution par les nitrates).

La température est tombée en un jour des 20-25°C anormaux pour la saison, à peut-être 10-15 degrés venteux, je peux vous dire que ça fait un choc, j'en suis tout perturbé...

Je mange d'excellents fruits (mandarines, oranges, pommes) et les biscuits les plus dégueux au monde.

Je réponds maintenant au nom de Xiao Ba (petit Ba), sachez le !

Ici il y a encore des arbres en fleurs.

Je suis à cours.

Je reste dubitatif devant le thé, je crois que je préfère la bière !



再见再见;现在我很累;我想你们都.

Xiao Ba.

dimanche 9 novembre 2008

CHINE COSMOPOLITE

1.Premier weekend à Canton.

Le samedi aprem j'ai réussi à m'extirper de la torride torpeur tropicale, pour aller en ville à l'aventure (par le métro tout neuf). Le routard conseillait l'ile Shamian ,ancienne concession franco-britannique (et oui, on était venus foutre notre bordel jusqu'en Chine...). Joli en effet, et de voir des bâtiments non Chinois, et même deux églises me fait tout bizarre. Je peux enfin photographier autre chose que des toits impériaux de Pékin. La végétation est magnifique et contraste avec ce décor venu d'occident. J'observe la Rivière Perle, qui encercle cette ile de 4 km2 : très gris-marron comme perle de rivière, mais pas dénuée d'un certain charme calmifiant sous la chaleur grise de Guangzhou (Canton).
J'enchaine sur le marché de QingPing. C'est en fait un quartier aux immeubles un peu sombres et délabrés, consacré au commerce de médecines chinoises, animaux en tous genres, plantes (bonsaïs), et plein d'autres choses encore ! Certaines rues sont assombries par des rangées d'arbres très verts, c'est vraiment différent de Pékin, on se croirait plus au Vietnam par exemple. Vrai dépaysement ! Mais juste après j'ai débouché sur une rue piétonne avec boutiques modernes, bondée, une place avec TV géante etc... beaucoup de contraste, mais ce n'est jamais la même ambiance qu'à Pékin, il règne partout un joyeux bordel ambiant.
Juste une petite description des médicaments qu'on peut trouver à Qingping : des os pas très biens blanchis (on dirait des tibias), des champignons géants qui ont l'air plastifiés, des hippocampes en pagaille, des écorces, racines, graines en tout genre. Tout ça ne donne vraiment pas envie de se faire soigner par un kanbing chinois.

Dimanche, mon premier accident de voiture ! Rien de bien méchant mais le choc (par derrière à été violent). Je m'en suis voulu d'avoir demandé, 5 minutes avant, au Pr. WU qui conduisait, s'il y avait souvent des accidents sur cette triple voie ! Alors ici, quand il ya accident, on ne déplace surtout pas les voitures avant l'arrivée du flic ! Donc on perturbe la circulation pendant presque ½ h... Après il faut attendre le constat du flic (obligatoire) et puis des assureurs (qui ont mis du temps à arriver alors qu'on s'était tamponnés juste devant le siège de l'assurance des deux conducteurs !)


2.Un début de semaine intéressant du point de vue professionnel.

Lundi soir un petit bad en extérieur avec Chang'An, le co-piaule de Xiao'fang, un étudiant master très sympa. Même si son badminton me laisse un peu sur ma faim, il parle "bien" l'anglais, donc on passe un bon moment.
Mardi, première visite d'un site expérimental pollué aux métaux lourds. En plus il y a Jean-Louis, mon maitre de stage français en Chine pour 15 jours, qui est vraiment cool. Apparemment 4000 ha de rizières et canne à sucre sont assez pollués, à cause que les paysans irriguaient avec l'eau de la rivière, mais que la rivière contenait tout les rejets de la mine de Dabaoshan située en amont... Le village près du site est tristement réputé pour son taux de cancer records (il fait partie des « cancer villages »), surtout à cause de la pollution de l'eau. Pour mon stage, une visite comme ça est plus utile que 15 jours au bureau ! Les expériences menées et les projets sont très intéressantes, enfin l'écolo dans l'âme que je suis, a qq chose à se mettre sous la dent. En plus, à presque 3 heures de voiture de Canton, la campagne profonde chinoise est splendide...
On est aussi allé voir la mine, immense, et notamment le barrage qui sert maintenant à limiter le transfert des métaux, avec des couleurs pas possibles : de la terre rouge, une cascade d'eau rouge (= oxydes de fer, acidité et métaux très présents et disponibles = danger). Bref, très impressionnant. En contrebas, il y a la cité minière, et j'ai cru apercevoir des cultures, surement vivrières, pour les ouvriers. Bonjour le taux de contamination !

Le lendemain, autre visite d'une ancienne petite usine d'électroplating; technologie qui utilisait le cyanure et les métaux lourds, qui a fermé il y a 10 suite à la mort de 3 habitants. Maintenant il y a un site pilote de traitement physico-chimique du sol. Encore une étude de cas riche en pollution pour alimenter mon rapport. Je suis comme un vautour qui se nourrit de catastrophes écologiques, c'est horrible, au fond...
J'ai passé ensuite le reste de la semaine à organiser toutes les infos collectées, à commencer la rédaction de mon rapport.


3.Une semaine gastronomique !

Depuis 10 jours, je peux compter un resto par jour en moyenne (toujours invité bien sûr !)
C'est surtout dû à la présence de JL Morel, qui est un prof invité d'honneur ici, et tout le monde veut l'inviter, et on m'associe toujours à ces réjouissances. Ma foi, pourquoi ne pas en profiter ? Sauf que ça commence à avoir un petit impact sur mes poignées d'amour, alors ça y est, j'ai bizarrement enfin eu le courage d'aller courir ce matin dans le parc forestier de l'université. Magnifique d'ailleurs.

Les journées à deux restos sont les plus fatales : je n'ai même pas fini de digérer le déjeuner qu'à 18 heures il faut remettre ça, sachant qu'il est très difficile de résister à la nourriture cantonnaise. Un vrai régal, un repas ne comporte jamais moins de 5 ou 6 plats différents à partager...Aujourd'hui par exemple, c'était un restau très chic : rencontre avec l'attaché scientifique du consulat. Des dim sum, c'est-à-dire des sortes de baozi et jiazo (raviolis) mais très fins, plus raffinés, de toutes sortes. Irrésistible.

Je ne peux pas ne pas vous parler de ma soirée de ministre : invités par de profs assistants, avec Jean-Louis. D'abord le resto de fruits de mer, où on s'est vraiment gavés avec des trucs que j'avais jamais mangé de ma vie. J'ai essayé de manger mon premier crabe, des tas de plats avec des fruits de mer cuisinés. La cuisine chinoise, en particulier à Canton, est infiniment variée. Ils sont capables d'inventer n'importe quoi, et c'est toujours bon. Un repas comme celui-là en France, aurait coûté des centaines d'euros, même le Sarko il doit pas s'en faire tous les jours des comme ça.
Ensuite on a été au salon de massage. Attention, pas de mal-entendu, même si des demoiselles très professionnelles se sont occupées de nous, ce n'était pas la version améliorée. On était tous les 4 (donc tous les 8 dans la même pièce, et les seuls vêtements qu'on a enlevés c'était les chaussettes, histoire de se tremper les pieds dans un seau d'eau bouillante. Pendant que nos bactéries et odeurs accumulées dans la journée se dissipaient dans ce bain, nos charmantes hôtesses se sont occupées de nos épaules, trapèzes, et dos. Elles font ça assez vigoureusement, je dirai même que c'est des bourrines. Le lendemain j'avais encore mal au trapèzes. Pour le reste ça va. Elles savent trouver les zones tendues, et dès qu'elles trouvent en endroit un peu dur et noué, elle te le pétrissent de toutes leurs forces (et elles en ont les bougresses), et la seule solution est de tenter de se détendre... ou de hurler ! On partait avec un apriori, mais au final, on s'est sentis trop bien en sortant de là, une heure après (sauf les trapèzes). Le massage des pieds et des jambes était fort appréciable...

En gros je vis comme un prince ici, parfois même un peu trop. Comme dit Jean-Louis, quel est l'impact sur le pays de tous ces festins multipliés par le nombre de gens aisés en Chine (d'autant que le restau est beaucoup plus abordable ici) ? Et puis j'ai aperçu pour la première fois des SDF, et ce qui était choquant, c'est qu'ils dormaient sur un trottoir en plein milieu d'un nœud routier avec des passerelles au-dessus, des tas de bagnoles passant à 3 metres d'eux. La république populaire n'a pas réussi à me cacher plus longtemps ce qu'elle a de moins populaire...


4.Un tas de rencontres et une première victoire...Guangzhou friendship games !

La fin de semaine a été très riche en rencontres. Jeudi soir basket avec des étudiants chinois. Ca faisait 12 ans que j'avais pas touché un ballon, mais comme j'étais le plus grand j'ai pu servir à qq chose en allant au rebond. Ca m'a donné envie d'en refaire plus, je suis plus foutu de mettre un panier ! Ils m'ont aussi dégotté un vieux vélo, qu'on a joyeusement graissé à la vaseline dans le labo, accessible tard dans la nuit, car ici les étudiants expérimentent parfois jusqu'à 11h !

Vendredi soir j'ai rencontré des étudiants étrangers qui discutaient (il est important de souligner qu'ils le faisaient en buvant de la bière en quantité). Je n'ai donc pas pû refuser l'invitation de me joindre à eux. Il y avait deux Camerounais (donc Francophones); comme anglophones il y avait James, et Shetima (du Liberia) et un macronésien (la Macronésie est une île du Pacifique, la plus menacée au monde par la montée des eaux). Ils m'ont payé trois bières, de quoi parler jusqu'à 1h30 du mat', notamment des élections aux USA, de l'arnaquage des étrangers par les chinois (les européens ne sont pas les seuls, les africains aussi !), ou du dépucelage à l'age de 14 ans à la mode macronésienne, etc... Bref, c'était cosmopolitement enrichissant et insolite !

Le lendemain, c'était les Guangzhou Friendships Games, un tournoi multisport entre tous les étrangers de Canton organisé en grande pompe par la municipalité. J'avais été informé la veille, et je me suis levé difficilement samedi à 7h pour m'incruster dans le bus. Et je dois dire que j'ai été bien inspiré. J'ai pu jouer (et perdre) dans une équipe de foot, arriver jusqu'au quart de finale du bad sans soucis, et faire plein de nouvelles rencontres internationales très intéressantes : Alpha d'une des trois Guinées (celle qui est francophone), Sergio de Colombie, Abdul du Sénégal, Ockland de Zambie, Bankshi du Laos, un éthiopien, Ahmed Mahmud Nadim et une tripotée d'autres pakistanais, et le respo des étudiants étrangers, ZHI Laoshi, très sympa aussi, seul chinois de la troupe !
Tomy de l'Ouganda, dans le bus au retour, m'a coaché sur les relations avec les jeunes chinoises que tout étudiant étranger est amené à avoir, au moins une fois par mois selon lui. D'après son expérience manifeste en la matière, l'amour véritable serait rarement la cause de l'intéret que les chinoises sont susceptibles de nous porter ! D'accord, Tomy si j'en rencontre une je suis honnête dès le début et je ne lui fait pas miroiter de l'emmener en France !
J'apprends aussi beaucoup en parlant avec les ex-colonialisés par la France, sur la situation actuelle. Ou plutôt je suis forcé d'admettre honteusement des faits plus ou moins connus qu'on me rappelle, sans aucune méchanceté. Les français sont ou étaient racistes, ne connaissent pas l'hospitalité, ne savent pas vivre dans la convivialité...,La France continue de piller les ressources de ses pays, en imposant ses prix, en proposant des accords à 80%/20%. Tout cela est possible grâce au soutien des dictateurs en place qui tirent profit de la situation et assassinent tous les rebelles, cad ceux qui ne sont pas d'accord (Congo). Bon c'est noirci et schématique, mais c'est ce qui ressort, dans des discussions, sans animosité ni reproche à ma personne. Apparemment Sarko a encore fait beaucoup de promesses en l'air là-bas. La Chine, elle, propose des accords 50/50, pour aller exploiter les ressources africaines, d'où le nombre important d'africains ici. L'Afrique préfère maintenant se tourner vers un la Chine pour obtenir un soutient technologique...que ne lui a jamais vraiment fourni la France.
C'est aussi apparemment la France qui a déclenché le génocide rwandais... Bref la France en prends plein la gueule, mais ils sont très gentils avec moi.

Pour en revenir à ce tournoi amical de bad, j'ai dû y retourner le dimanche pour finalement remporter la médaille d'or, en éliminant notamment un chinois pas trop mauvais et un malaisien qui s'est hélas fait une petite entorse contre moi... Au final je suis ressorti de ce weekend avec pleins de nouvelles connaissances dans la résidence des étrangers, des admirateurs, et surtout le mail de Bobby Lee, ce chinois que j'ai battu avec qui je vais rejouer tous les vendredi si je peux. J'ai aussi le tel de Mahmoud pour aller à la piscine tous les matins à 6h30, et de Sergio pour aller boire une téquila un de ces quatres (et de Shetima pour jouer au bad à la rez, et de Tomy pour parler filles !). Bref, j'étais trop heureux, et je commençais déjà à trouver que deux mois ici, ça va vraiment être trop court !! c'est le paradis pour un césurien comme moi en quête d'exotisme, là je suis vraiment servi !

Voilà cette semaine Zheng est de passage à Canton, on a fait une mise au point sur le stage avec lui et Jean-Louis. Il en ressort que je ne dois pas stresser : un stage, c'est différent d'un boulot ! Et un des objectifs est l'apprentissage de la langue a souligné JL en insistant sur le fait que le meilleur moyen, c'est d'avoir une copine chinoise. Je me contenterai de cours, intensifs : il yen a pour les étudiants étranger. J'ai constaté non sans fierté que je suis au-dessus du niveau 1 (débutants), il faudra que j'aille aux cours niveau 2. Cool !

5.Quelques infos en vrac.

Il commence à faire moins chaud, je ne dégouline plus en permanence quand je suis dans ma chambre, et la douche froide commence à être limite.
J'ai acheté chaussures et raquette de bad pas cher, attention, ça va chier.
J'ai fait mon premier négociage de prix pour acheter une chemise.
Je parle anglais avec l'accent pakistanais en roulant les rrr, et le français avec l'accent africain; le chinois avec l'accent pékinois (on me l'a dit, et finalement je trouve ça assez classe).
Mon vélo est en fait hors d'usage la roue arrière est crevée.
Je vais arrêter là parce que ça commence à bien faire.

Ciao, baci baci !
Gnocchiman, en direct de l'Afro-latino-Asie, également complétée par l'arrivée yesterday d'une étudiante polonaise !...

samedi 25 octobre 2008

Premières impressions de Canton


Un autre pays. 别的国家


La fin octobre marque mon arrivée au pays du riz cantonais et mon départ de la capitale. Changement radical, je suis tout perdu et tout content à la fois ! Voici donc mes derniers moments à Pékin et mon installation à Canton où je vais rester deux gros mois.

1. Tschuss Pékin. 在见北京

Avant mon départ, j'ai réussi à aller à la Colline Parfumée 香山, hors de la ville. Un grand parc avec plein de temples, mais surtout une fameuse colline d'au moins 500 mètres de haut ! Les courageux ne prennent pas le télésiège, et entament la montée vaillamment. Malheureusement un dimanche forcément ya foule comme d'hab, et la montée en escaliers jusqu'en haut est remplie par une file quasi-continue de gens! En haut ça bouchonne un bon moment, et on est tellement compressé que j'ai eu tout de suite envie de redescendre sans profiter de la vue. Jvous en foutrai moi des ballades en Chine ! Heureusement j'ai visité un temple bouddhiste Biyunsi, avec des bâtiments anciens très jolis et une salle avec des centaines de statues de moines (ou de bouddhas), au calme puisqu'il fallait payer un supplément. A noter que j'ai fait le trajet en métro plus bus avec changement, sans me tromper ni me faire pigeonner !






J'ai passé tout une soirée avec un français qui cherchait un bar, et finalement on est allés dans la rue chicos où la bière (petite) est dix fois plus chère que la grande dans les restau. Il avait l'air en manque de tchatche en français, très bavard, et ça devait être aussi mon cas parce que j'ai pas vu le temps passer.

J'ai aussi visité Wangfujing, une rue piétonne très commerçante et fréquentée à Pékin, avec des galeries type St-Seb (pour les Nancéens) en 10 fois plus grand, avec que des boutiques de luxe...bof. Trop (ou trop peu) chinois pour moi. (?)

J'ai aussi réglé mon hôtel pour un mois en cash (60 billets de 100 retirés en trois fois, ça fait drôle), fait une lessive au pressing ou ils rendent chaque T-shirt emballé dans une poche plastique... Bref adieu la vie de palace, de touriste, de pigeon ou plutôt de coq-en -patte !

2. Le train 火车

La gare de l'ouest de Pékin est immense (et ce n'est pas la plus grande). Il y a peu de touristes mais beaucoup de monde. Le topo : je m'embarque pour un trip de 22h et quelques en train-couchette (molle la couchette, cad pas dure, équivalent de firste classe). Le but : découvrir ce mode transport en Chine, et les paysages qui vont avec, et parcourir le plus lentement possible les 2200km jusqu'à Canton. Au sortir de Pékin c'était pas folichon. Pas mal de villages agricoles un peu misérables en briques rouges. Des champs (du maïs, du maraichage, pas de parcelles trop immenses), des tombes par-ci par là... Le lendemain par contre, c'était plus sympa. Ca sentait le sud, les moustiques et la moiteur à travers les fenêtres du wagon climatisé. Mes premières rizières au stade déjà jaunissant voire récolté, et beaucoup d'arbres bien verts.

Le voyage était agréable, même si les cabines pour quatre sont très petites (pas assez d'espace entre les deux côtés pour coucher ma valise et la glisser sous une banquette). J'étais avec une dame très gentille et deux petits vieux. Tous de la province de Canton, j'ai eu mon premier aperçu de l'accent du sud, même s'ils faisaient surement des efforts. Faut s'habituer mais ça va. Ils sossotent certains sons, en fait. Et chose rassurante ils comprenaient mes baragouinages en mandarin. Très convivial en tout cas. Ce qui est chiant dans ces trains, c'est qu'ils passent des musiques ou bien des super longues annonces/infos plus ou moins propagandesques. C'est eux qui choisissent si on a le droit de dormir quoi. Mais ça va, ils s'abstiennent en pleine nuit.

2. Bonjour Canton ! 你好广州

A Canton, quelqu'un m'attend avec mon nom écrit en gros. Je lui demande s'il est étudiant, mais non il est prof ! Je m'y ferai jamais, deux jeunes que j'ai rencontrés m'ont dit avoir 22 ans mais ils ont l'air de gamins ! On doit faire la queue pour le taxi, on crève de chaud. Il doit faire 30°, et c'est tout moite. Le prof. Wei ZeBin m'offre le taxi, puis le restau.(décidément l'hospitalité chinoise mérite sa réputation) Il me conduit à mon studio, très spacieux, dans la résidence pour les étudiants étrangers. Mes voisins sont principalement africains, avec quelques indiens et des sud-américains. C'est assez calme. Des jeunes jouent au bad sur des terrains tracés sur le béton devant la rez. C'est bon signe.

J'ai une carte de cantine (où il ya des plats variés avec du riz bien sûr). Rien que le fait de manger chaud me fait dégouliner, la température ne semble pas spécialement baisser avec la nuit.

2. « bonne nuit » Canton…

Ma première nuit est rude, torride, une lutte endiablée s'engage...avec ces putains...de moustiques ! Déjà j'ai peur de me noyer pendant mon sommeil vu la flaque de sueur sous ma tête, et ensuite, même si j'ai laissé la fenêtre fermée, celle de la salle de bain ne ferme pas (en fait yenna pas). Donc une bonne centaine de moustiques ont du me passer dessus pendant la nocche. En me prévenant aimablement à chaque fois, par un ptit bzziii dans l'oreille, qu'ils passaient à table. Sinon ya des travaux devant la rez, ils remplissent un lac avec de la terre (faut bien s'occuper), et ils ont le chic de bosser au moins jusqu'à minuit avec leur foutu tractopelle... Bref super première nuit.

2. En fait je suis content ! 非常高兴

Bon en fait je crois que je vais me plaire ici. Tout le monde est gentil avec moi. C'est très différent de Pékin. Les étudiants et doctorants semblent intéressés pour manger avec moi, essayer de discuter en anglais, me rendre service. (yen a encore un qui voulait me payer le RU !) J'essaie au max de parler chinois; en tout cas ça fait rudement plaisir de rencontrer des étudiants de tous ages. Yen a un trop cool qui m'a proposé un basket un de ces 4, et ce soir avec son copiaule ils m'ont aidé à trouver et installer une moustiquaire, ben oui, tout le monde en a une ici.

J'ai visité le département de Sciences et génie de l'enviro, leur petites expériences en extérieur, et le labo (assez basique).

J'irai mardi visiter leurs expériences sur site hors du campus. Ils sont pas mal branchés phyto-remédiation ici. (dépollution du sol à l'aide de plantes).

Niveau boulot ils ont pas trop l'air de savoir quoi faire de moi. Le patron est assez occupé...Je veux pas que ça tourne comme à Pékin, je veux du boulot !!! Heureusement super Jean-Louis, (mon maitre de stage en France) arrive dimanche. J'espère qu'on pourra tout mettre en place.

jeudi 16 octobre 2008

Je m'enterre à Pékin

Mesdames, Messieurs, 小姐 先生 bonsoir. Mes découvertes se tassent un peu ces temps-ci. Je suis à Pékin depuis un mois maintenant. Je m'étais arrêté a la fin des vacances (première semaine d'octobre) et j'ai oublié ce que j'ai fait depuis. En creusant ma mémoire de poisson rouge, je vais bien trouver deux ou trois ptits trucs à raconter...

Première chose, la « fête des fleurs » dont parlait Zheng fut assez décevante. Il y avait énormément de gens dans la rue le 1er Octobre national, mais ce n'est pas officiellement la fête des fleurs. Il y en avait surtout dans quelques lieux connus, comme la place Tian An Men. Ce qui est vrai, c'est que le fameux Automne à Pékin (il fallait bien que je le case), ressemble plus à un printemps. Les températures dépassent encore les 25 degrés vers midi je pense, mon bonnet n'est pas près de quitter le fond de la valise.

Vers la fin des vacances, je suis allé manger un midi chez Zheng. J'ai rencontré un jeune homme de 80 ans, qui a fait carrière dans la marine, la guerre d'Indochine, a épousé la soeur du Roi du Cambodge, et je suis sûr qu'il a encore plein d'autres secrets. J'étais vraiment étonné d'apprendre tout ça, trois jours après par Zheng ! Dire que j'ai échangé ma carte (mon premier échange de carte !) avec ce monsieur, ça me fait comme si j'avais serré la pince au roi du Cambodge en personne ! Il faut savoir que Zheng m'a fait faire un lot d'au moins 100 cartes chinois-français à mon nom et marqué Stagiaire INRA dessus. Trop la classe. Il paraît qu'ils fonctionnent beaucoup avec ça en Chine. Moi je trouve ça un peu bizarre que je donne ma carte à des grands chercheurs ou des hommes d'affaires : tenez mon cher, vous pouvez m'appeler sur mon mobile...
Mais venons-en à ce qui m'intéresse dans la vie...


  • La bouffe :
J'ai fait depuis mon arrivée de nombreuses découvertes gastronomiques, certaines sont devenues des habitudes, et d'autres je me suis promis de ne plus les refaire.
Ma Lan La Mian : c'est une chaine de fast food chinois spécialisée dans les nouilles (Mian). C'est très pratique pour les spécialistes du mandarin comme moi, parce qu'il suffit de dire wo yao La Mian (je veux des nouilles LA)et d'aller regarder le cuistot étirer la pâte avec ses doigts, et faire naître comme par enchantement des nouilles plus où moins fines selon ce qu'on demande (ce dont je m'abstiens bien évidemment). Après il les jette dans la marmite, ça cuit trois minutes, il rajoute trois morceaux de boeuf et des plantes vertes qui ont du goût et hop. On remarque très vite que les nouilles chinoises se dégustent à la Jack Brel : ça fait des grands chlurp et ça fait des grands shhluips quand nos amis chinois les aspirent. Même en essayant, je n'arrive pas à faire le même bruit. C'est vraiment caractéristique, ils arrivent à aspirer très fort je pense, et les nouilles viennent toutes seules, avec le jus (car elles baignent dans un bouillon). A l'aide des baguettes, ils font un rétro-contrôle du dernier soubresaut, ce qui évite que les nouilles s'agitent sous l'effet de l'aspiration et vous éclaboussent tout partout, comme vous le savez tous. Moi je fais pas comme ça, je me résigne au silence, et je me démerde. Il ne faut pas non plus s'étonner si dans ce restaurant ou dans un autre, une tablée de mecs fument (alors qu'il ya des panneaux d'interdiction), font tomber leurs cendres avec soin dans leurs glaviots (et oui, ils crachent par terre même dans les restos), jettent les serviettes par terre. Ce n'est pas la mafia locale. C'est comme ça. Il est très mal vu de dire à quelqu'un d'arrêter de fumer... Mais que cela ne nous coupe pas l'appétit.

Comme ce resto était un peu loin de l'hôtel, je me suis rabattu sur un petit bouiboui avec trois tables pliantes et 10 tabourets. J'y suis retourné suffisamment de fois pour faire le tour de leur carte : baozi (petits pains vapeurs fourrés à la viande, se trempe dans un mélange de piment et vinaigre), jiaozi (ravioli vapeur), soupe avec jiaozi, différentes mian (nouilles au jus), soupe à l'œuf (bouilli dans le jus). Tout ça manque un peu de légumes... Mais j'y vais presque tous les jours parce c'est bon, bon marché, et qu'ils ont des bonnes têtes.

Quand j'ai eu enfin terminé la démarche pour toucher mes indemnités de stages, j'ai fêté ça en testant mon premier canard laqué ! Enfin un demi, issu d'une coupe sagittale pour ceux qui ont fait des TP de dissection. C'est très bon, une fois qu'on a compris comment ça se mange. C'est du canard dont la peau est un peu confite et grillée. Il faut mettre des morceaux dans des crêpes très fines avec oignon et concombre, et tremper dans une sauce brune typique légèrement sucrée, qui ressemble un peu à de la sauce de canard laqué. 特别好吃!!(excellent). Ont aussi le droit à un bouillon avec les parties où il y a des os. Dans les grands restos il y a au moins 10 plats qui utilisent les différentes parties du canard. Les chinois ont même la politesse de vous présenter votre compagnon de repas : on a la (demi-)tête du canard dans l'assiette. Feu-Gédéon avait l'air ravi de participer à ce festin. Comme je n'avais plus faim, je lui ai laissé son demi-cerveau intact.

Le repas chez Zheng était une fondue chinoise. Un bouillon avec tomates champignons, dans lequel la maitresse de maison fait cuire toutes sortes de chose au fur et à mesure du repas. A la fin on trouve donc de tout. On y met de la viande de mouton qui ressemble à du jambon cru avant d'être cuite, et qui a un goût assez fort une fois bouillie (à moins que ce soit la sauce qui va avec ?). Ya du tofu éponge,champignons gélatine, cheveux d'anges, des crevettes, de l'estomac de vache (hyper caoutchouteux), du choux...chinois ! Zheng m'a fait gouter un alcool avec un lézard les pattes écartées dans la bouteille (mais comment est-il rentré ?). Dégueulasse (goût fumé) et ça m'a foutu mal au crane jusqu'au lendemain (avec le vin et le calva en plus, c'est ptet ça).

A la cantine du boulot, je prends souvent le ptit dej, et deux heures après (vu qu'on mange tôt) le repas de midi. Au ptit dej les chinois (et chinoises) mangent : des sortes de gaufres-chourros géants, des baozi, des sandwich à l'omelette, des crêpes à l'huile, des oeufs durs... à faire pâlir des lectrices de Jeune et jolie. On peut boire des tites soupes ou du bouillon au riz ou du lait de soja. Je me jette sur les rares trucs sucrés et gras : des boules fourrées au soja. A midi il y a toujours au moins 20 choix de plats très bons et chinois, dont de la viande un peu confite et aigre douce, que j'adore. Les légumes les plus fréquents sont les concombres ou des trucs verts inconnus. On mange de la patate crue râpée en salade, très bon.
Mais je voudrais pas trop vous gaver, alors passons à autre chose.
La Porte Nord de la Cité et les lumières de Beijing

  • Comment j'occupe mon temps :
Maintenant j'ai fini mon seul livre, alors je regarde beaucoup la télé. En plus en ce moment il y a une série qui raconte la vie de Bruce Lee (LI Jiao Long), et c'est 2 épisodes tous les soirs. Il y a beaucoup trop de dialogues : je comprend rien, mais je suis fan. Des fois j'ai un peu l'impression de perdre mon temps, mais ça entraine mon oreille. J'ai aussi regardé des films en anglais parce que j'avais lundi un rendez-vous avec des chercheurs, et je voulais pouvoir parler un minimum avec eux. Au final cette rencontre s'est bien passée, même s'ils ne parlaient pas vraiment le même anglais que moi. Mais on s'est débrouillés et j'ai appris des choses, ça m'a fait du concret, enfin ! Parce que la semaine d'avant, les recherches biblio n'avançaient plus du tout. J'avais juste un peu parlé avec un type de Véolia, qui m'avait donné tous les documents sur l'activité de la boîte en Chine. Mais le reste du temps, j'ai l'impression de glander au bureau, à écouter Zheng dire qu'il est débordé. Je vais sur mes mails 15 fois par jours, sur msn, je rédige vaguement quelques phrases sur le ministère de l'enviro chinois...et la journée est finie. J'espère qu'à Canton et Shanghai, j'aurai des trucs intéressants à me mettre sous la dent.


  • Visites :
Je peux rajouter sur ma liste le parc Beihai, pas loin de la cité interdite. Très joli avec un temple arrondi et blanc au sommet (à la Tibétaine, je crois). J'y ai joué au jeu où on fait des jongles au pied avec un gros volant de badminton. Une dame m'a proposé, on a joué un bon moment et j'essayais de sortir quelques phrases en chinois pour m'entrainer. D'autres gens se sont joints à nous, j'ai pu montrer que même les lao wai savent se servir de leurs pieds. J'étais bien content de cette petite expérience, et voilà que cette gentille dame, se transforme en marchande et veut me vendre un de ses volants, ou un jeu de cartes. J'étais un peu déçu, moi qui croyait qu'elle m'avait proposé de jouer par pure sympathie... Tout bien réfléchi c'était quand même cool, j'ai réussi à m'esquiver en promettant de revenir lui en acheter deux avant mon retour en France, mais c'est agaçant de ne jamais savoir la vraie nature d'une rencontre. Est-ce que c'était uniquement intéressé ou il y avait un brin de curiosité ??

J'ai aussi visité le temple des Lama, un temple bouddhiste. Comme autrefois c'était une résidence impériale, on retrouve toujours la même architecture que la Cité interdite. Ce qui était intéressant c'était de voir tous les bouddhas (ils en ont différentes sortes, et des divinités aussi). Plus on avance dans le temple, plus les statues sont imposantes, et ça finit avec une statue de 18 mètres de haut, qui force au respect. Il y a de l'encens qui brûle partout, et des chinois qui viennent prier (en s'agenouillant). Ils offrent des fruits et de la gnole à bouda, ils savent ce qui est bon. Bref on prend des odeurs d'encens plein les narines, et ça change des autres visites, parce que beaucoup des visiteurs viennent pour se recueillir donc il ya une ambiance plus calme et spirituelle.

Je suis enfin allé à la colline de Charbon, au coucher du soleil. C'est un parc avec une butte qui surplombe la cité interdite et tout Pékin. On réalise l'immensité du palais. Et c'est marrant parce que tout autour de cette colline, ça fait comme un ilot de verdure. Il ya du parcs ou des lacs ou des hutong avec arbres : c'est le centre ancien. La ville moderne n'a été buildinguisée qu'en périphérie. La nuit tombe, on voit Beijing by night, je traine un peu dans ce parc, avant d'aller faire le tour d'un autre lac (Houhai). Partout autour il y a des bars ou des nights clubs, c'est très lumineux, animé et tendance. On se fait aborder tous les 20 mètres : Hello, you want drink beer ? Ou mieux :You want a massage (prononcé à la française)? Quand c'est une fille c'est souvent du racolage plus ou moins direct. Mais une fois un vieux m'a aussi retenu par l'épaule pour me proposer un massage...A la fin c'est vraiment énervant. La prochaine fois je mets un t-shirt où j'écris : bu yao (veut pas)! Sinon j'envisage sérieusement de me faire brider. C'est chiant de toujours se faire repérer. Aujourd'hui je suis sorti en short et y avait pas mal de regards en coin.(ou ptet que je deviens parano) Quoi ? C'est mes poils au pattes qui leur font bizarre ? Merde à la fin, je voudrais être 100% chinetoque.


  • Résolution :
Je pense prendre des cours de chinois à Canton vu que je serais sur un campus. J'ai rencontré au boui-boui de baozi, un « aventurier » de Boston tout juste débarqué de l'avion (pas frais du tout), qui m'a dit qu'il avait appris le chinois en 4 mois, ici, en prenant des cours et en étant en immersion. C'est motivant, non ? Parce que je sais que je passe à côté de plein de trucs en ne parlant pas...


  • Sorties plus ou moins culturelles :
Je suis allé voir la pièce de théâtre de Jin Zixiong et de ses amis à l'université. Ils jouaient bien, l'histoire avait l'air marrante. J'ai pas compris grand chose sauf que l'histoire avait l'air de se dérouler dans le ventre d'une baleine. Ils se sont bien fait plaiz, ça durait quand même une heure et demie, donc chapeau !
Le lendemain soir j'ai bénéficié d'une place gratuite à l'opéra. C'était hélas un opéra italien joué par des chinois, donc dommage. Mais au fond l'aperçut de l'opéra chinois que j'ai par la télé (ya une chaîne exprès) me suffit : c'est vraiment très... différent !! Donc mon premier opéra, et tous les beuglements qui vont avec, l'orchestre et tout et tout; J'étais content. J'ai pu visiter le parc (Sun Yat Sen) en sortant. Au fond, il y avait un drôle de rassemblement : des personnes assez agées, en habits du dimanche (ils étaient pas là pour faire leur gym). Rassemblés par groupe de 4, ils échangeaient manifestement leurs coordonnées. C'est quoi ce bordel. J'aperçois une fiche aux pieds d'un type, avec marqué : 1,52 mètres, né en 1982. Ca peut pas être lui !(trop vieux). C'est donc les parents qui viennent se présenter leurs enfants (ils ont même des photos) pour leur trouver un bon parti !! Étonnant. Je me demande si les jeunes gens concernés sont au courant de ces magouilles... Papa Maman rassurez-moi, vous ne faites pas pareil en France ?

J'ai aussi visité un grand marché qui se passait dans un stade. Beaucoup de stands de fringues, un coin bouffe plus réduit, et quelques stands babioles. De quoi tourner un bon moment.


  • Départ imminent
Je pars mercredi à Canton, j'aurai à nouveau des trucs à raconter, et du boulot j'espère. Au programme : 22h13 de train dont une partie de jour pour admirer les paysages !

jeudi 2 octobre 2008

Mes vacances !

Enfin un peu d'activité physique


  1. L'université de Pékin 北京大学

Je suis allé voir Jin Zi Xiong à son université, à ¾ d'heure de métro puis bus (mon premier bus, avec lui heureusement). Ça fait bizarre d'avoir fait tant de distance hors du centre et de tomber sur...encore des grattes ciel, un quartier moderne à la sortie du métro.

Le campus est assez grand (6000 étudiants)mais ce n'est pas le plus grand. C'est comme une petite ville autonome, il y a des magasins, des laveries, des petits immeubles d'habitation (Olivier est dans une chambre de 4), une vingtaine de cantines, un atelier de réparation de vélos. Et surtout il y a plein de gens alors qu'un campus français serait désert un dimanche ! C'était leur journée présentation des clubs, et Olivier m'a inscrit à son club de théâtre en tant que supporter officiel. Ici les clubs n'ont pas trop de moyens : leur scène de théâtre sera un espèce de petit hall qu'il vont aménager. S'ils jouent bien, ils pourront peut-être jouer dans une vraie salle.

Ce qui est joli sur ce campus, c'est leur parc. Vraiment bien léché, avec lac (mais pas de vieux qui crient), etc. J'aurais aimé faire le tour, mais on est allé manger, Olivier m'invitait au RU. On a essayé de parler un peu en chinois un moment, il reprenait chaque phrase, mais j'avais l'impression de progresser ! C'était cool.

Après on est allés au gymnase de bad, et ça a commencé à devenir très intéressant. Comme ce n'était pas trop plein, on a loué un terrain et on a joué un peu (bon je dois dire que ce n'est pas un as du volant à plumes). Quand il a été crevé, Olivier a cherché d'autres gens pour jouer avec moi, il est vraiment adorable. Et j'ai pu me faire comme ça deux heures de bad ! Yavait un type de 42 ans pas mauvais qui avait un niveau C (pour ceux à qui ça parle). En France, c'est impossible de trouver quelqu'un qui cavale comme ça à 42 ans... Après Olivier est allé chercher le gérant (un ancien champion apparemment, là je commençais à frétiller), mais il était un peu rouillé le champion, et on a donc fait du double avec deux autres ! J'ai pu ressentir les bienfaits du sports dégouliner sur mon visage, et mouiller un peu le maillot ! ça fait du bien ! (il fait encore bien chaud à Pékin : 25 °C aux heures chaudes).

Ensuite on a un peu parlé avec le « vieux » (il paraissent toujours plus jeunes ici), grâce à Olivier qui faisait l'interprète, sur le bad en France et en Chine. Il m'a proposé de venir jouer avec des « presque pros », à un autre endroit, faudra voir, mais sans Olivier je ne suis rien, ça se fera surement pas...


  1. Les vacances : je fais mon touriste « de base ».


-Lundi : rien ! Fatigué du bad peut-être, la seule chose qui me fait sortir de l'hôtel, c'est le housekeeping qui m'appelle pour me demander si ils peuvent nettoyer ma chambre(comme chaque jour).


-Mardi : la grande muraille, oui madame ! The great Wall ! Celui qui n'a pas gravit la grande Muraille n'est pas un brave, dit le proverbe chinois (à moins que ce ne soit le ministère du tourisme ?). J'allais donc pas laisser passer l'occasion de devenir brave. Au final, j'ai surtout été « bien brave » (vous verrez)...

Je n'ai pas choisi le site phare le plus visité d'après le Routard. J'ai été à Mutianyu qui reste très très visité. La muraille y est quand même restaurée sur plusieurs kilomètres, mais l'environnement reste sauvage. Effectivement la vue était très belle : montagnes et forêts font rêver, sans pouvoir y aller ! On ne peut pas sortir de la zone aménagée (pas vraiment de chemins). C'est dommage, apparemment la rando n'est pas encore dans les mœurs des chinois, pourtant, il y aurait de quoi faire! Bref...ça a déjà été une histoire pour y arriver. C'est à 90 km du centre de Pékin, autrement dit, le bout du monde. Le bus n'est pas très rapide, et il y a un max d'arrêts. En montant je dis au chauffeur que je vais à Mutianyu (“我去到慕田峪”). La dame en bleu fait mine de m'indiquer un autre bus, mais le chauffeur dit que c'est bon (il ya un changement, à michemin je dois prendre un minibus à Houairou dixit le Routard). Après une heure et demie, ils me disent de descendre avant Houairou. Apparemment, ils avaient prévenu un taxi au black qu'il yavait un lao wai à pigeonner... Une fois descendu là au milieu de nulle part, je n'aperçois pas de bus pour ma correspondance. Il n'y a guère d'autre choix que d'accepter à contre-coeur la proposition de ce taxi : 80 yuans pour les 35km restants. C'est spécial d'accepter « un service » tout en ayant la rage contre celui qui nous le rend. En plus il me dit « votre chinois n'est pas très bon ? » et je dis que oui, et je pense : "évidemment sinon je me ferais pas avoir aussi facilement !"

Il essaye encore de me proposer de m'attendre pour le retour ! Non merci ! 太贵 trop cher que jlui dit. Et il a quand même insisté un peu ! Voilà, j'ai été un touriste bien brave comme vous voyez, j'ai été à la Grande Muraille!

Mais sans rancune au final, parce que ça valait vraiment le voyage (5 heures de trajet aller-retour). Elle mérite bien sa réputation la grande, avec ses pentes qui serpentent à perte du vue, ses marches soit trop petites, soit trop hautes, ses tours de garde ! Ya de quoi mitrailler ! Et aussi de quoi se balader ! J'ai fait l'aller retour des deux côtés, jusqu'à la limite autorisée. C'est très frustrant : d'un côté, ils n'ont pas encore restauré jusqu'en haut de la montagne ! Mais c'est quand même une bonne suée et ça chauffe les mollets (pentes à 45° quasiment). J'ai aussi pris un bon coup de soleil. Eh oui, il fait encore beau ici.

De l'autre côté on aperçoit des parties non restaurées, jolies, des tours sur les crêtes, et derrière, c'est la Mongolie. Je vais mettre des photos sur flickr.

Belle journée donc (j'ai enfin réussi à me lever à 6h). Au retour j'ai eu un bus direct (pour 16 yuans!), car il yen a, ce que voulais certainement me dire la dame de bus le matin, mais ce que le routard ne mentionnait pas. Les dames dans les bus (en uniforme bleu) servent à vendre les tickets à ceux qui n'ont pas de carte magnétique, et à annoncer les arrêts. Le car était bondé au retour, avec des gens debout dans l'allée. Peu avant d'arriver, il a percuté un rétro de 4x4, et on a du finir à pied jusqu'au métro ! Mais vraiment une bonne journée : arnaque, sport et tourisme, le titre de mon prochain film sur la Chine.


-Mercredi : 1er Octobre, jour de fête nationale, j'aurais mieux fait de pas sortir de « chez moi ». Déjà en ville c'est la folie dans la rue, niveau monde. Mais j'ai décidé d'enchainer sur une autre excursion touristique : le palais d'été. Un peu moins loin, mais encore un bus à prendre. Celui indiqué par le routard n'existe pas (décidément il me broute ce (b)routard). Je mets une heure à trouver le bon, je descends pas au bon arrêt parce que la dame en bleu parle trop vite, tous les arrêts ont le même nom à mes oreilles. Elles parlent toutes comme si elles avaient peur que chaque mot leur brûle la langue, c'est énervant. Résultat je marche encore une demie heure au milieu de centaines de bus, je respire, c'est un bonheur ! Et je suis crevé en arrivant au palais. Là le spectacle est assez impressionnant : tous les pékinois se sont donnés rdv ici on dirait. C'est jaune de monde ! Mais je raque quand même mon entrée, je suis pas venu pour rien. C'est un lieu qui doit être grandiose quand c'est calme. Là c'est un peu trop peuplé : je fais le calcul, avec 6 millions de visiteurs annuels, un jour comme aujourd'hui il ya au moins 20 000 personnes dans la place. Heureusement, c'est grand, mais près de l'entrée, on pouvait à peine circuler. La foule est étourdissante, fatigante, énervante...à la fin de la journée j'avais envie de foncer dans le tas, de m'enfuir dans un monastère shaolin à tout jamais.

Bon c'était quand même beau. Grand lac dont je fais le tour, temple bouddhiste majestueux tout en hauteur (type tibétain, car déjà à l'époque, l'empire essayait de se garder le Tibet dans la poche). Sinon les bâtiments sont toujours un peu dans le même style impérial qui finit par être blasant après la Cité, et le temple du ciel. On y voit aussi un bateau en pierre qui coutât la peau des fesses pour que l'impératrice Cixi puisse y prendre le thé, et un pont à 19 arches célèbre. Ce qui est fou c'est de savoir que cet immense lac et cette énorme colline de la Longévité Millénaire sont totalement artificiels ! (ils ont été construits par la main de l'homme, quoi).


Aujourd'hui je suis allé dans un parc en courant, et que ça faisait tout bizarre dans la poitrine et ça piquait un peu les yeux. Le ciel voilé témoigne de la pollution depuis la fin de la circulation alternée. Dans le parc pour mon plus grand bonheur, j'ai pu trouver un peu de calme et un coin quasi-désert (a part une mamie qui faisait, comme moi, sa gymnastique).


dimanche 28 septembre 2008

J'en prends plein la vue !



L'hallucination permanente continue

(ça je ne sais pas le dire en chinois ! 这我不会说 !)


C'est armé de gingembre confit que je me mets à cette nouvelle page. Déjà une semaine s'est écoulée depuis la Cité interdite. Je prends petit à petit mes marques, mes petites habitudes.

  • Petite baise de moral

Pendant la semaine, je n'ai pas vu grand chose à part le bureau et l'hôtel, et n'ai parlé à personne d'autre que Zheng et Yué...et Jin Zi Xiong ! (?!)

Malgré les échanges à distance que j'ai grâce au net, je me sens parfois un peu con en déambulant tout seul au milieu de cette foule si étrange pour un étranger. Bref, j'ai eu ma première baisse de moral en fin de semaine, mais ça va déjà mieux ! J'étais un peu fatigué, lassé, parce que je n'arrivai pas à me coucher tôt et à me mettre au rythme chinois.

Je suis aussi déçu par le potentiel de mon chinois : il se limite vraiment à dire bonjour, au revoir, dire je veux ceci et cela à la cantine... Mais au bureau ils me font un peu parler, et j'écoute leur conversation en chinois à midi, ils disent que je progresse...bof !

Le petit moral était aussi dû à mes doutes par rapport à l'utilité / efficacité de mon boulot. Je suis à Pékin pour un mois (jusqu'au 22 octobre précisément), et j'avais l'impression d'être à l'arrêt. Mais j'ai envoyé un premier bilan de mes recherches à mon prof en France, et il m'a rassuré. Il dit que c'est un travail nécessaire, et m'a orienté un peu pour la suite.

  • Mon travail... et bientôt mes vacances !

Pour ceux qui se demandent ce que je peux bien fabriquer niveau boulot ici :

Je suis à Pékin au bureau de l'INRA, pour approcher doucement le milieu de la recherche et de l'environnement en Chine. J'ai fait des recherches biblio à partir de documents de Zheng, sur le ministère de l'environnement, les labos de recherche et les universités, les institutions. Maintenant il va falloir que je creuse, dans le domaine de la pollution des sols. Petit handicap : en Chine le moteur de recherche efficace, est Baidu, mais il donne en majorité des pages en chinois... Et Zheng et Yué ont du travail, donc ils ne peuvent pas me traduire ! Je vais aussi rencontrer des gens. Un monsieur dans la section scientifique du consulat de France, notamment.

Au fait, niveau boulot, bonne nouvelle c'est les vacances nationales pendant toute une semaine !

C'est leur 1er mai à eux, mais ça dure une semaine, autour du 1er Octobre, où les gens voyagent à travers toute la Chine pour aller voir leur famille, ou faire du tourisme. C'est aussi la fête des fleurs, ils en mettent beaucoup un peu partout dans les villes pour le 1er Octobre. Là c'est pas encore flagrant, mais il paraît que TianAnMen est déjà fleurie, et qu'àprès ça sera vraiment partout. Ca va être trop beau ! Y va y avoir encore plus de monde dans les rues, et ils seront encore plus joyeux que d'habitude !!


Deux événements internationaux en Chine cette semaine ! Les spationautes envoyés en nord-bite, et le scandale du lait contaminé (ou « frelaté » ). Ce n'est pas un problème d'hygiène ou de conservation du lait. C'est un problème de formulation industrielle, un ajout de mélamine c'est-à-dire une résine, pour « augmenter » la teneur en protéines. Bref, c'est un peu la crise, et les journalistes français grossissent comme toujours les faits. Du coup Zheng voulait faire un petit topo là-dessus. Ont est allé prendre des photos dans un supermarché pour montrer que les rayons laitiers ne sont pas vides, que ce n'est pas la panique. Il y a des certificats-qualité, des listes des produits qui sont contaminés. Les lots concernés ont été retirés. Ca m'a donc permis de visiter mon premier Carrefour (家乐福 ce qui se prononce presque pareil mais qui veut dire « maison, joie, heureux », bien joué carrouf...).

C'est un truc immense sur deux étages, bondé avec un jingle stressant qui passe et repasse pour pousser à consommer, c'est plein de gens et les caissières sont debout. Voilou.




  • Jin Zi Xiong 金子雄 :

Une rencontre cette semaine :Jin Zi Xiong, allias Olivier. C'est un étudiant en français à l'université de Beijing. Il viendra travailler le jeudi avec moi. Ca lui fait bosser son français (et moi beaucoup moins mon chinois); je lui fait traduire des textes en caractères chinois. Sur le principe c'est ça. Là jeudi, Zheng nous a fait plancher sur le scandale du lait, traduction-rédaction d'un mini-rapport vue du côté chinois sur le sujet.

En tout cas ce Olivier est très sympa. Il n'a fait que deux ans de français à la fac mais son niveau de français est impressionnant. Après le boulot, on est allé manger ensemble à Malan Lamian, fastfood chinois de nouilles. Il fait du bad, certes en loisir mais il va essayer de me faire jouer à la fac !! avec des gens forts ! Même si je lui ai dit que ça m'irait très bien de jouer avec lui. Il fait aussi du théâtre avec ses amis, j'espère aller voir leur pièce.

C'était donc une rencontre remotivante et porteuse d'espoir quant à mon avenir (a)social...


  • Le temple du Ciel, 天坛 :

Je suis samedi allé visiter le temple du ciel. Le parc que j'avais cherché sans succès la dernière fois.

Le temple du ciel est un site historique toujours de l'époque impériale. C'est là où venait l'empereur pour honorer le Ciel, afin d'attirer sa clémence et surtout pour officiellement renouveler son mandat, donné par le ciel, après quatre jours d'abstinence (dur-dur pour un empereur, habitué à ses 89 concubines), de prières et d'offrandes. Il est composé de plusieurs pagodes et autres édifices, qui ont la particularité d'être circulaires. Même si les toits sont d'une autre couleur que la Cité Interdite, c'est un peu le même style de bâtiments, d'organisation... C'est joli quand même, malgré les nombreux touristes évidemment !

Mais ce qui me motivait surtout, c'est l'immense parc autour. Il y a beaucoup de cyprès, et aussi des jardins avec d'autres espèces, des fleurs, des tonnelles avec glycine, des allées sous les arbres...de quoi se balader un moment, et se mettre un peu au vert, ça fait du bien !

Le double téton du temple du ciel

Mais le top du top, c'est quand même de voir les gens d'ici qui viennent juste dans le parc, pas pour visiter mais pour occuper leur weekend. A la base, je voulais arriver à l'aube pour voir le Taichi chuan, j'avais prévu de me lever à 5h, puis à 6h, puis... bref j'étais là-bas vers 10h et demie.

J'ai pas vu de Taichichuan, mais vu que c'était samedi, j'ai vu plein de gens car ils viennent longtemps et peut-être moins tôt.

Voici pelle-mêle la liste des activités de loisir des Pékinois : sieste, footing, calligraphie, diabolo, demi-diabolo qui fait un bruit de soucoupe volante, promener une cage avec un oiseau dedans, toutes sortes de jeux de raquettes, gym sur les nouveaux agrès bleus et jaune installés par la municipalité (barres, sortes d'appareils de muscu en douceur...). C'est là qu'on voit des hommes de plus de 50 ans faire le grand-écart, où des espèces de tractions (ils ont la pêche, à leur façon). Beaucoup pratiquent un jeu où on se passe un espèce de gros volant de badminton alourdi, en faisant des jongles au pied, en cercle.

Pour continuer la liste, on trouve des activités en musique, sur des amplis portables : rubans, danse (en couple ou seul, dont un espèce de rock ramollo sur de la musique qui fait balloche mais à la chinoise, indescriptible !!). Jeux de carte, jeu de go, taichi avec des éventails, chanteurs solo. On voit aussi des gens qui cueillent des fruits (dans les parties moins fréquentées, avec des perches). J'aime même vu un Papi qui chassait la noix au lance-pierre ! Il en a fait tomber trois sous mes yeux, avec les pierres qui retombaient à 30cm de sa femme, vraiment excellent !! j'étais mort de rire. Ya aussi des gens qui jouent de toutes sortes d'instruments :traditionnels chinois (violon bizarre, banjo bizarre, flute bizarre et tout ça donne de la musique bizarrement sympathique), mais aussi accordéon, harmonica. J'oublie surement encore une foule d'activités plus ou moins excentriques. Il yen a qui font ça dans leur coin, comme PPP (petit plaisir personnel) et d'autres font ça pour le plaisir du partage, de se donner en spectacle, sans prétention et surtout sans aucune timidité occidentale. Il y a même un célèbre couloir où se succèdent stands de musique, chants, danse improvisée avec instruments, avec des gens qui se lancent comme ça tout seuls au milieu du cercle. En tout cas j'ai halluciné vraiment tout le long. Ca fait plaisir de voir des gens s'amuser sans complexe au milieu de la foule.

En me baladant dans les allées, une dame d'une trentaine d'année m'a abordé pour discuter en anglais. Son anglais était très bon, elle me corrigeait de temps en temps...Et ce qui est cool c'est qu'elle ne voulait rien me vendre. Elle est une « secrétaire » du parc, elle soit se faire un peu chier. Elle aime bien parler avec les étrangers, et m'a dit que c'est rare d'en voir qui s'écartent des lieux les plus fréquentés. On a discuté un bon moment, de la France, la Chine. Quelqu'un de curieux, intéressante mais pas-intéressée !

J'ai aussi été dans un autre parc avec lac, comme j'en rêvais. J'y ai encore vu d'autres trucs chelous : des gens qui se répondent par des cris d'un bout à l'autre. Comme une sorte de joute, qui doit en fait viser à exercer son souffle. Au début j'ai cru que c'était des volatils, puis que c'était des vieux fous, mais après un mec plus jeune s'y est mis. Ils durent super longtemps, c'est fou. Le vieux était super balèze : puissant et endurant, ce n'est jamais lui qui s'arrêtait en premier. Vraiment bizarre comme truc, mais c'est de vrais athlètes dans leur genre. Il faut une énergie folle pour faire ça !

En tous cas mois j'en ai plus, donc la suite une prochaine fois !