samedi 25 octobre 2008

Premières impressions de Canton


Un autre pays. 别的国家


La fin octobre marque mon arrivée au pays du riz cantonais et mon départ de la capitale. Changement radical, je suis tout perdu et tout content à la fois ! Voici donc mes derniers moments à Pékin et mon installation à Canton où je vais rester deux gros mois.

1. Tschuss Pékin. 在见北京

Avant mon départ, j'ai réussi à aller à la Colline Parfumée 香山, hors de la ville. Un grand parc avec plein de temples, mais surtout une fameuse colline d'au moins 500 mètres de haut ! Les courageux ne prennent pas le télésiège, et entament la montée vaillamment. Malheureusement un dimanche forcément ya foule comme d'hab, et la montée en escaliers jusqu'en haut est remplie par une file quasi-continue de gens! En haut ça bouchonne un bon moment, et on est tellement compressé que j'ai eu tout de suite envie de redescendre sans profiter de la vue. Jvous en foutrai moi des ballades en Chine ! Heureusement j'ai visité un temple bouddhiste Biyunsi, avec des bâtiments anciens très jolis et une salle avec des centaines de statues de moines (ou de bouddhas), au calme puisqu'il fallait payer un supplément. A noter que j'ai fait le trajet en métro plus bus avec changement, sans me tromper ni me faire pigeonner !






J'ai passé tout une soirée avec un français qui cherchait un bar, et finalement on est allés dans la rue chicos où la bière (petite) est dix fois plus chère que la grande dans les restau. Il avait l'air en manque de tchatche en français, très bavard, et ça devait être aussi mon cas parce que j'ai pas vu le temps passer.

J'ai aussi visité Wangfujing, une rue piétonne très commerçante et fréquentée à Pékin, avec des galeries type St-Seb (pour les Nancéens) en 10 fois plus grand, avec que des boutiques de luxe...bof. Trop (ou trop peu) chinois pour moi. (?)

J'ai aussi réglé mon hôtel pour un mois en cash (60 billets de 100 retirés en trois fois, ça fait drôle), fait une lessive au pressing ou ils rendent chaque T-shirt emballé dans une poche plastique... Bref adieu la vie de palace, de touriste, de pigeon ou plutôt de coq-en -patte !

2. Le train 火车

La gare de l'ouest de Pékin est immense (et ce n'est pas la plus grande). Il y a peu de touristes mais beaucoup de monde. Le topo : je m'embarque pour un trip de 22h et quelques en train-couchette (molle la couchette, cad pas dure, équivalent de firste classe). Le but : découvrir ce mode transport en Chine, et les paysages qui vont avec, et parcourir le plus lentement possible les 2200km jusqu'à Canton. Au sortir de Pékin c'était pas folichon. Pas mal de villages agricoles un peu misérables en briques rouges. Des champs (du maïs, du maraichage, pas de parcelles trop immenses), des tombes par-ci par là... Le lendemain par contre, c'était plus sympa. Ca sentait le sud, les moustiques et la moiteur à travers les fenêtres du wagon climatisé. Mes premières rizières au stade déjà jaunissant voire récolté, et beaucoup d'arbres bien verts.

Le voyage était agréable, même si les cabines pour quatre sont très petites (pas assez d'espace entre les deux côtés pour coucher ma valise et la glisser sous une banquette). J'étais avec une dame très gentille et deux petits vieux. Tous de la province de Canton, j'ai eu mon premier aperçu de l'accent du sud, même s'ils faisaient surement des efforts. Faut s'habituer mais ça va. Ils sossotent certains sons, en fait. Et chose rassurante ils comprenaient mes baragouinages en mandarin. Très convivial en tout cas. Ce qui est chiant dans ces trains, c'est qu'ils passent des musiques ou bien des super longues annonces/infos plus ou moins propagandesques. C'est eux qui choisissent si on a le droit de dormir quoi. Mais ça va, ils s'abstiennent en pleine nuit.

2. Bonjour Canton ! 你好广州

A Canton, quelqu'un m'attend avec mon nom écrit en gros. Je lui demande s'il est étudiant, mais non il est prof ! Je m'y ferai jamais, deux jeunes que j'ai rencontrés m'ont dit avoir 22 ans mais ils ont l'air de gamins ! On doit faire la queue pour le taxi, on crève de chaud. Il doit faire 30°, et c'est tout moite. Le prof. Wei ZeBin m'offre le taxi, puis le restau.(décidément l'hospitalité chinoise mérite sa réputation) Il me conduit à mon studio, très spacieux, dans la résidence pour les étudiants étrangers. Mes voisins sont principalement africains, avec quelques indiens et des sud-américains. C'est assez calme. Des jeunes jouent au bad sur des terrains tracés sur le béton devant la rez. C'est bon signe.

J'ai une carte de cantine (où il ya des plats variés avec du riz bien sûr). Rien que le fait de manger chaud me fait dégouliner, la température ne semble pas spécialement baisser avec la nuit.

2. « bonne nuit » Canton…

Ma première nuit est rude, torride, une lutte endiablée s'engage...avec ces putains...de moustiques ! Déjà j'ai peur de me noyer pendant mon sommeil vu la flaque de sueur sous ma tête, et ensuite, même si j'ai laissé la fenêtre fermée, celle de la salle de bain ne ferme pas (en fait yenna pas). Donc une bonne centaine de moustiques ont du me passer dessus pendant la nocche. En me prévenant aimablement à chaque fois, par un ptit bzziii dans l'oreille, qu'ils passaient à table. Sinon ya des travaux devant la rez, ils remplissent un lac avec de la terre (faut bien s'occuper), et ils ont le chic de bosser au moins jusqu'à minuit avec leur foutu tractopelle... Bref super première nuit.

2. En fait je suis content ! 非常高兴

Bon en fait je crois que je vais me plaire ici. Tout le monde est gentil avec moi. C'est très différent de Pékin. Les étudiants et doctorants semblent intéressés pour manger avec moi, essayer de discuter en anglais, me rendre service. (yen a encore un qui voulait me payer le RU !) J'essaie au max de parler chinois; en tout cas ça fait rudement plaisir de rencontrer des étudiants de tous ages. Yen a un trop cool qui m'a proposé un basket un de ces 4, et ce soir avec son copiaule ils m'ont aidé à trouver et installer une moustiquaire, ben oui, tout le monde en a une ici.

J'ai visité le département de Sciences et génie de l'enviro, leur petites expériences en extérieur, et le labo (assez basique).

J'irai mardi visiter leurs expériences sur site hors du campus. Ils sont pas mal branchés phyto-remédiation ici. (dépollution du sol à l'aide de plantes).

Niveau boulot ils ont pas trop l'air de savoir quoi faire de moi. Le patron est assez occupé...Je veux pas que ça tourne comme à Pékin, je veux du boulot !!! Heureusement super Jean-Louis, (mon maitre de stage en France) arrive dimanche. J'espère qu'on pourra tout mettre en place.

jeudi 16 octobre 2008

Je m'enterre à Pékin

Mesdames, Messieurs, 小姐 先生 bonsoir. Mes découvertes se tassent un peu ces temps-ci. Je suis à Pékin depuis un mois maintenant. Je m'étais arrêté a la fin des vacances (première semaine d'octobre) et j'ai oublié ce que j'ai fait depuis. En creusant ma mémoire de poisson rouge, je vais bien trouver deux ou trois ptits trucs à raconter...

Première chose, la « fête des fleurs » dont parlait Zheng fut assez décevante. Il y avait énormément de gens dans la rue le 1er Octobre national, mais ce n'est pas officiellement la fête des fleurs. Il y en avait surtout dans quelques lieux connus, comme la place Tian An Men. Ce qui est vrai, c'est que le fameux Automne à Pékin (il fallait bien que je le case), ressemble plus à un printemps. Les températures dépassent encore les 25 degrés vers midi je pense, mon bonnet n'est pas près de quitter le fond de la valise.

Vers la fin des vacances, je suis allé manger un midi chez Zheng. J'ai rencontré un jeune homme de 80 ans, qui a fait carrière dans la marine, la guerre d'Indochine, a épousé la soeur du Roi du Cambodge, et je suis sûr qu'il a encore plein d'autres secrets. J'étais vraiment étonné d'apprendre tout ça, trois jours après par Zheng ! Dire que j'ai échangé ma carte (mon premier échange de carte !) avec ce monsieur, ça me fait comme si j'avais serré la pince au roi du Cambodge en personne ! Il faut savoir que Zheng m'a fait faire un lot d'au moins 100 cartes chinois-français à mon nom et marqué Stagiaire INRA dessus. Trop la classe. Il paraît qu'ils fonctionnent beaucoup avec ça en Chine. Moi je trouve ça un peu bizarre que je donne ma carte à des grands chercheurs ou des hommes d'affaires : tenez mon cher, vous pouvez m'appeler sur mon mobile...
Mais venons-en à ce qui m'intéresse dans la vie...


  • La bouffe :
J'ai fait depuis mon arrivée de nombreuses découvertes gastronomiques, certaines sont devenues des habitudes, et d'autres je me suis promis de ne plus les refaire.
Ma Lan La Mian : c'est une chaine de fast food chinois spécialisée dans les nouilles (Mian). C'est très pratique pour les spécialistes du mandarin comme moi, parce qu'il suffit de dire wo yao La Mian (je veux des nouilles LA)et d'aller regarder le cuistot étirer la pâte avec ses doigts, et faire naître comme par enchantement des nouilles plus où moins fines selon ce qu'on demande (ce dont je m'abstiens bien évidemment). Après il les jette dans la marmite, ça cuit trois minutes, il rajoute trois morceaux de boeuf et des plantes vertes qui ont du goût et hop. On remarque très vite que les nouilles chinoises se dégustent à la Jack Brel : ça fait des grands chlurp et ça fait des grands shhluips quand nos amis chinois les aspirent. Même en essayant, je n'arrive pas à faire le même bruit. C'est vraiment caractéristique, ils arrivent à aspirer très fort je pense, et les nouilles viennent toutes seules, avec le jus (car elles baignent dans un bouillon). A l'aide des baguettes, ils font un rétro-contrôle du dernier soubresaut, ce qui évite que les nouilles s'agitent sous l'effet de l'aspiration et vous éclaboussent tout partout, comme vous le savez tous. Moi je fais pas comme ça, je me résigne au silence, et je me démerde. Il ne faut pas non plus s'étonner si dans ce restaurant ou dans un autre, une tablée de mecs fument (alors qu'il ya des panneaux d'interdiction), font tomber leurs cendres avec soin dans leurs glaviots (et oui, ils crachent par terre même dans les restos), jettent les serviettes par terre. Ce n'est pas la mafia locale. C'est comme ça. Il est très mal vu de dire à quelqu'un d'arrêter de fumer... Mais que cela ne nous coupe pas l'appétit.

Comme ce resto était un peu loin de l'hôtel, je me suis rabattu sur un petit bouiboui avec trois tables pliantes et 10 tabourets. J'y suis retourné suffisamment de fois pour faire le tour de leur carte : baozi (petits pains vapeurs fourrés à la viande, se trempe dans un mélange de piment et vinaigre), jiaozi (ravioli vapeur), soupe avec jiaozi, différentes mian (nouilles au jus), soupe à l'œuf (bouilli dans le jus). Tout ça manque un peu de légumes... Mais j'y vais presque tous les jours parce c'est bon, bon marché, et qu'ils ont des bonnes têtes.

Quand j'ai eu enfin terminé la démarche pour toucher mes indemnités de stages, j'ai fêté ça en testant mon premier canard laqué ! Enfin un demi, issu d'une coupe sagittale pour ceux qui ont fait des TP de dissection. C'est très bon, une fois qu'on a compris comment ça se mange. C'est du canard dont la peau est un peu confite et grillée. Il faut mettre des morceaux dans des crêpes très fines avec oignon et concombre, et tremper dans une sauce brune typique légèrement sucrée, qui ressemble un peu à de la sauce de canard laqué. 特别好吃!!(excellent). Ont aussi le droit à un bouillon avec les parties où il y a des os. Dans les grands restos il y a au moins 10 plats qui utilisent les différentes parties du canard. Les chinois ont même la politesse de vous présenter votre compagnon de repas : on a la (demi-)tête du canard dans l'assiette. Feu-Gédéon avait l'air ravi de participer à ce festin. Comme je n'avais plus faim, je lui ai laissé son demi-cerveau intact.

Le repas chez Zheng était une fondue chinoise. Un bouillon avec tomates champignons, dans lequel la maitresse de maison fait cuire toutes sortes de chose au fur et à mesure du repas. A la fin on trouve donc de tout. On y met de la viande de mouton qui ressemble à du jambon cru avant d'être cuite, et qui a un goût assez fort une fois bouillie (à moins que ce soit la sauce qui va avec ?). Ya du tofu éponge,champignons gélatine, cheveux d'anges, des crevettes, de l'estomac de vache (hyper caoutchouteux), du choux...chinois ! Zheng m'a fait gouter un alcool avec un lézard les pattes écartées dans la bouteille (mais comment est-il rentré ?). Dégueulasse (goût fumé) et ça m'a foutu mal au crane jusqu'au lendemain (avec le vin et le calva en plus, c'est ptet ça).

A la cantine du boulot, je prends souvent le ptit dej, et deux heures après (vu qu'on mange tôt) le repas de midi. Au ptit dej les chinois (et chinoises) mangent : des sortes de gaufres-chourros géants, des baozi, des sandwich à l'omelette, des crêpes à l'huile, des oeufs durs... à faire pâlir des lectrices de Jeune et jolie. On peut boire des tites soupes ou du bouillon au riz ou du lait de soja. Je me jette sur les rares trucs sucrés et gras : des boules fourrées au soja. A midi il y a toujours au moins 20 choix de plats très bons et chinois, dont de la viande un peu confite et aigre douce, que j'adore. Les légumes les plus fréquents sont les concombres ou des trucs verts inconnus. On mange de la patate crue râpée en salade, très bon.
Mais je voudrais pas trop vous gaver, alors passons à autre chose.
La Porte Nord de la Cité et les lumières de Beijing

  • Comment j'occupe mon temps :
Maintenant j'ai fini mon seul livre, alors je regarde beaucoup la télé. En plus en ce moment il y a une série qui raconte la vie de Bruce Lee (LI Jiao Long), et c'est 2 épisodes tous les soirs. Il y a beaucoup trop de dialogues : je comprend rien, mais je suis fan. Des fois j'ai un peu l'impression de perdre mon temps, mais ça entraine mon oreille. J'ai aussi regardé des films en anglais parce que j'avais lundi un rendez-vous avec des chercheurs, et je voulais pouvoir parler un minimum avec eux. Au final cette rencontre s'est bien passée, même s'ils ne parlaient pas vraiment le même anglais que moi. Mais on s'est débrouillés et j'ai appris des choses, ça m'a fait du concret, enfin ! Parce que la semaine d'avant, les recherches biblio n'avançaient plus du tout. J'avais juste un peu parlé avec un type de Véolia, qui m'avait donné tous les documents sur l'activité de la boîte en Chine. Mais le reste du temps, j'ai l'impression de glander au bureau, à écouter Zheng dire qu'il est débordé. Je vais sur mes mails 15 fois par jours, sur msn, je rédige vaguement quelques phrases sur le ministère de l'enviro chinois...et la journée est finie. J'espère qu'à Canton et Shanghai, j'aurai des trucs intéressants à me mettre sous la dent.


  • Visites :
Je peux rajouter sur ma liste le parc Beihai, pas loin de la cité interdite. Très joli avec un temple arrondi et blanc au sommet (à la Tibétaine, je crois). J'y ai joué au jeu où on fait des jongles au pied avec un gros volant de badminton. Une dame m'a proposé, on a joué un bon moment et j'essayais de sortir quelques phrases en chinois pour m'entrainer. D'autres gens se sont joints à nous, j'ai pu montrer que même les lao wai savent se servir de leurs pieds. J'étais bien content de cette petite expérience, et voilà que cette gentille dame, se transforme en marchande et veut me vendre un de ses volants, ou un jeu de cartes. J'étais un peu déçu, moi qui croyait qu'elle m'avait proposé de jouer par pure sympathie... Tout bien réfléchi c'était quand même cool, j'ai réussi à m'esquiver en promettant de revenir lui en acheter deux avant mon retour en France, mais c'est agaçant de ne jamais savoir la vraie nature d'une rencontre. Est-ce que c'était uniquement intéressé ou il y avait un brin de curiosité ??

J'ai aussi visité le temple des Lama, un temple bouddhiste. Comme autrefois c'était une résidence impériale, on retrouve toujours la même architecture que la Cité interdite. Ce qui était intéressant c'était de voir tous les bouddhas (ils en ont différentes sortes, et des divinités aussi). Plus on avance dans le temple, plus les statues sont imposantes, et ça finit avec une statue de 18 mètres de haut, qui force au respect. Il y a de l'encens qui brûle partout, et des chinois qui viennent prier (en s'agenouillant). Ils offrent des fruits et de la gnole à bouda, ils savent ce qui est bon. Bref on prend des odeurs d'encens plein les narines, et ça change des autres visites, parce que beaucoup des visiteurs viennent pour se recueillir donc il ya une ambiance plus calme et spirituelle.

Je suis enfin allé à la colline de Charbon, au coucher du soleil. C'est un parc avec une butte qui surplombe la cité interdite et tout Pékin. On réalise l'immensité du palais. Et c'est marrant parce que tout autour de cette colline, ça fait comme un ilot de verdure. Il ya du parcs ou des lacs ou des hutong avec arbres : c'est le centre ancien. La ville moderne n'a été buildinguisée qu'en périphérie. La nuit tombe, on voit Beijing by night, je traine un peu dans ce parc, avant d'aller faire le tour d'un autre lac (Houhai). Partout autour il y a des bars ou des nights clubs, c'est très lumineux, animé et tendance. On se fait aborder tous les 20 mètres : Hello, you want drink beer ? Ou mieux :You want a massage (prononcé à la française)? Quand c'est une fille c'est souvent du racolage plus ou moins direct. Mais une fois un vieux m'a aussi retenu par l'épaule pour me proposer un massage...A la fin c'est vraiment énervant. La prochaine fois je mets un t-shirt où j'écris : bu yao (veut pas)! Sinon j'envisage sérieusement de me faire brider. C'est chiant de toujours se faire repérer. Aujourd'hui je suis sorti en short et y avait pas mal de regards en coin.(ou ptet que je deviens parano) Quoi ? C'est mes poils au pattes qui leur font bizarre ? Merde à la fin, je voudrais être 100% chinetoque.


  • Résolution :
Je pense prendre des cours de chinois à Canton vu que je serais sur un campus. J'ai rencontré au boui-boui de baozi, un « aventurier » de Boston tout juste débarqué de l'avion (pas frais du tout), qui m'a dit qu'il avait appris le chinois en 4 mois, ici, en prenant des cours et en étant en immersion. C'est motivant, non ? Parce que je sais que je passe à côté de plein de trucs en ne parlant pas...


  • Sorties plus ou moins culturelles :
Je suis allé voir la pièce de théâtre de Jin Zixiong et de ses amis à l'université. Ils jouaient bien, l'histoire avait l'air marrante. J'ai pas compris grand chose sauf que l'histoire avait l'air de se dérouler dans le ventre d'une baleine. Ils se sont bien fait plaiz, ça durait quand même une heure et demie, donc chapeau !
Le lendemain soir j'ai bénéficié d'une place gratuite à l'opéra. C'était hélas un opéra italien joué par des chinois, donc dommage. Mais au fond l'aperçut de l'opéra chinois que j'ai par la télé (ya une chaîne exprès) me suffit : c'est vraiment très... différent !! Donc mon premier opéra, et tous les beuglements qui vont avec, l'orchestre et tout et tout; J'étais content. J'ai pu visiter le parc (Sun Yat Sen) en sortant. Au fond, il y avait un drôle de rassemblement : des personnes assez agées, en habits du dimanche (ils étaient pas là pour faire leur gym). Rassemblés par groupe de 4, ils échangeaient manifestement leurs coordonnées. C'est quoi ce bordel. J'aperçois une fiche aux pieds d'un type, avec marqué : 1,52 mètres, né en 1982. Ca peut pas être lui !(trop vieux). C'est donc les parents qui viennent se présenter leurs enfants (ils ont même des photos) pour leur trouver un bon parti !! Étonnant. Je me demande si les jeunes gens concernés sont au courant de ces magouilles... Papa Maman rassurez-moi, vous ne faites pas pareil en France ?

J'ai aussi visité un grand marché qui se passait dans un stade. Beaucoup de stands de fringues, un coin bouffe plus réduit, et quelques stands babioles. De quoi tourner un bon moment.


  • Départ imminent
Je pars mercredi à Canton, j'aurai à nouveau des trucs à raconter, et du boulot j'espère. Au programme : 22h13 de train dont une partie de jour pour admirer les paysages !

jeudi 2 octobre 2008

Mes vacances !

Enfin un peu d'activité physique


  1. L'université de Pékin 北京大学

Je suis allé voir Jin Zi Xiong à son université, à ¾ d'heure de métro puis bus (mon premier bus, avec lui heureusement). Ça fait bizarre d'avoir fait tant de distance hors du centre et de tomber sur...encore des grattes ciel, un quartier moderne à la sortie du métro.

Le campus est assez grand (6000 étudiants)mais ce n'est pas le plus grand. C'est comme une petite ville autonome, il y a des magasins, des laveries, des petits immeubles d'habitation (Olivier est dans une chambre de 4), une vingtaine de cantines, un atelier de réparation de vélos. Et surtout il y a plein de gens alors qu'un campus français serait désert un dimanche ! C'était leur journée présentation des clubs, et Olivier m'a inscrit à son club de théâtre en tant que supporter officiel. Ici les clubs n'ont pas trop de moyens : leur scène de théâtre sera un espèce de petit hall qu'il vont aménager. S'ils jouent bien, ils pourront peut-être jouer dans une vraie salle.

Ce qui est joli sur ce campus, c'est leur parc. Vraiment bien léché, avec lac (mais pas de vieux qui crient), etc. J'aurais aimé faire le tour, mais on est allé manger, Olivier m'invitait au RU. On a essayé de parler un peu en chinois un moment, il reprenait chaque phrase, mais j'avais l'impression de progresser ! C'était cool.

Après on est allés au gymnase de bad, et ça a commencé à devenir très intéressant. Comme ce n'était pas trop plein, on a loué un terrain et on a joué un peu (bon je dois dire que ce n'est pas un as du volant à plumes). Quand il a été crevé, Olivier a cherché d'autres gens pour jouer avec moi, il est vraiment adorable. Et j'ai pu me faire comme ça deux heures de bad ! Yavait un type de 42 ans pas mauvais qui avait un niveau C (pour ceux à qui ça parle). En France, c'est impossible de trouver quelqu'un qui cavale comme ça à 42 ans... Après Olivier est allé chercher le gérant (un ancien champion apparemment, là je commençais à frétiller), mais il était un peu rouillé le champion, et on a donc fait du double avec deux autres ! J'ai pu ressentir les bienfaits du sports dégouliner sur mon visage, et mouiller un peu le maillot ! ça fait du bien ! (il fait encore bien chaud à Pékin : 25 °C aux heures chaudes).

Ensuite on a un peu parlé avec le « vieux » (il paraissent toujours plus jeunes ici), grâce à Olivier qui faisait l'interprète, sur le bad en France et en Chine. Il m'a proposé de venir jouer avec des « presque pros », à un autre endroit, faudra voir, mais sans Olivier je ne suis rien, ça se fera surement pas...


  1. Les vacances : je fais mon touriste « de base ».


-Lundi : rien ! Fatigué du bad peut-être, la seule chose qui me fait sortir de l'hôtel, c'est le housekeeping qui m'appelle pour me demander si ils peuvent nettoyer ma chambre(comme chaque jour).


-Mardi : la grande muraille, oui madame ! The great Wall ! Celui qui n'a pas gravit la grande Muraille n'est pas un brave, dit le proverbe chinois (à moins que ce ne soit le ministère du tourisme ?). J'allais donc pas laisser passer l'occasion de devenir brave. Au final, j'ai surtout été « bien brave » (vous verrez)...

Je n'ai pas choisi le site phare le plus visité d'après le Routard. J'ai été à Mutianyu qui reste très très visité. La muraille y est quand même restaurée sur plusieurs kilomètres, mais l'environnement reste sauvage. Effectivement la vue était très belle : montagnes et forêts font rêver, sans pouvoir y aller ! On ne peut pas sortir de la zone aménagée (pas vraiment de chemins). C'est dommage, apparemment la rando n'est pas encore dans les mœurs des chinois, pourtant, il y aurait de quoi faire! Bref...ça a déjà été une histoire pour y arriver. C'est à 90 km du centre de Pékin, autrement dit, le bout du monde. Le bus n'est pas très rapide, et il y a un max d'arrêts. En montant je dis au chauffeur que je vais à Mutianyu (“我去到慕田峪”). La dame en bleu fait mine de m'indiquer un autre bus, mais le chauffeur dit que c'est bon (il ya un changement, à michemin je dois prendre un minibus à Houairou dixit le Routard). Après une heure et demie, ils me disent de descendre avant Houairou. Apparemment, ils avaient prévenu un taxi au black qu'il yavait un lao wai à pigeonner... Une fois descendu là au milieu de nulle part, je n'aperçois pas de bus pour ma correspondance. Il n'y a guère d'autre choix que d'accepter à contre-coeur la proposition de ce taxi : 80 yuans pour les 35km restants. C'est spécial d'accepter « un service » tout en ayant la rage contre celui qui nous le rend. En plus il me dit « votre chinois n'est pas très bon ? » et je dis que oui, et je pense : "évidemment sinon je me ferais pas avoir aussi facilement !"

Il essaye encore de me proposer de m'attendre pour le retour ! Non merci ! 太贵 trop cher que jlui dit. Et il a quand même insisté un peu ! Voilà, j'ai été un touriste bien brave comme vous voyez, j'ai été à la Grande Muraille!

Mais sans rancune au final, parce que ça valait vraiment le voyage (5 heures de trajet aller-retour). Elle mérite bien sa réputation la grande, avec ses pentes qui serpentent à perte du vue, ses marches soit trop petites, soit trop hautes, ses tours de garde ! Ya de quoi mitrailler ! Et aussi de quoi se balader ! J'ai fait l'aller retour des deux côtés, jusqu'à la limite autorisée. C'est très frustrant : d'un côté, ils n'ont pas encore restauré jusqu'en haut de la montagne ! Mais c'est quand même une bonne suée et ça chauffe les mollets (pentes à 45° quasiment). J'ai aussi pris un bon coup de soleil. Eh oui, il fait encore beau ici.

De l'autre côté on aperçoit des parties non restaurées, jolies, des tours sur les crêtes, et derrière, c'est la Mongolie. Je vais mettre des photos sur flickr.

Belle journée donc (j'ai enfin réussi à me lever à 6h). Au retour j'ai eu un bus direct (pour 16 yuans!), car il yen a, ce que voulais certainement me dire la dame de bus le matin, mais ce que le routard ne mentionnait pas. Les dames dans les bus (en uniforme bleu) servent à vendre les tickets à ceux qui n'ont pas de carte magnétique, et à annoncer les arrêts. Le car était bondé au retour, avec des gens debout dans l'allée. Peu avant d'arriver, il a percuté un rétro de 4x4, et on a du finir à pied jusqu'au métro ! Mais vraiment une bonne journée : arnaque, sport et tourisme, le titre de mon prochain film sur la Chine.


-Mercredi : 1er Octobre, jour de fête nationale, j'aurais mieux fait de pas sortir de « chez moi ». Déjà en ville c'est la folie dans la rue, niveau monde. Mais j'ai décidé d'enchainer sur une autre excursion touristique : le palais d'été. Un peu moins loin, mais encore un bus à prendre. Celui indiqué par le routard n'existe pas (décidément il me broute ce (b)routard). Je mets une heure à trouver le bon, je descends pas au bon arrêt parce que la dame en bleu parle trop vite, tous les arrêts ont le même nom à mes oreilles. Elles parlent toutes comme si elles avaient peur que chaque mot leur brûle la langue, c'est énervant. Résultat je marche encore une demie heure au milieu de centaines de bus, je respire, c'est un bonheur ! Et je suis crevé en arrivant au palais. Là le spectacle est assez impressionnant : tous les pékinois se sont donnés rdv ici on dirait. C'est jaune de monde ! Mais je raque quand même mon entrée, je suis pas venu pour rien. C'est un lieu qui doit être grandiose quand c'est calme. Là c'est un peu trop peuplé : je fais le calcul, avec 6 millions de visiteurs annuels, un jour comme aujourd'hui il ya au moins 20 000 personnes dans la place. Heureusement, c'est grand, mais près de l'entrée, on pouvait à peine circuler. La foule est étourdissante, fatigante, énervante...à la fin de la journée j'avais envie de foncer dans le tas, de m'enfuir dans un monastère shaolin à tout jamais.

Bon c'était quand même beau. Grand lac dont je fais le tour, temple bouddhiste majestueux tout en hauteur (type tibétain, car déjà à l'époque, l'empire essayait de se garder le Tibet dans la poche). Sinon les bâtiments sont toujours un peu dans le même style impérial qui finit par être blasant après la Cité, et le temple du ciel. On y voit aussi un bateau en pierre qui coutât la peau des fesses pour que l'impératrice Cixi puisse y prendre le thé, et un pont à 19 arches célèbre. Ce qui est fou c'est de savoir que cet immense lac et cette énorme colline de la Longévité Millénaire sont totalement artificiels ! (ils ont été construits par la main de l'homme, quoi).


Aujourd'hui je suis allé dans un parc en courant, et que ça faisait tout bizarre dans la poitrine et ça piquait un peu les yeux. Le ciel voilé témoigne de la pollution depuis la fin de la circulation alternée. Dans le parc pour mon plus grand bonheur, j'ai pu trouver un peu de calme et un coin quasi-désert (a part une mamie qui faisait, comme moi, sa gymnastique).