vendredi 12 décembre 2008

Je suis un chinois du Xinjiang


La fille de Zheng m'a dit à Pékin, qu'avec un certain manteau militaire que j'ai porté par les grands froids (jusqu'à moins 12°c !), je ressemble à un chinois musulman d'une minorité ethnique du Xinjiang (tous à vos cartes de Chine).

Mais quoi Pékin ?? ceux qui suivaient jusque là me croyaient à Canton. Je vais vous expliquer, en tentant de reprendre là où j'en étais resté, à savoir la routine qui s'installait, à base de cours de mandarin, de bad et de bière. (à Canton)


  • Ce qui a fait bouger la situation.


Mon travail n'avançait plus du tout, je ne bossais que le chinois quasiment. Mon stage « enviro » était au point mort...

Alors j'en profitais. J'ai fait connaissance avec un Russe : Jalal et on se faisait des soirées ping pong et billard, bien appréciables en ces temps de solitude. On parle en anglais et j'ai appris le seul mot russe que je suis capable de retenir : « gavnor »!

Un super samedi est venu égailler mon quotidien : levé midi, bad tout l'aprem et soirée barbeuk avec les étrangers. Very nice ! En terrasse, discussion sur le Christianisme avec Jaffar, fils de diplomate congolais protestant qui voudrait épouser une chinoise. C'était intéressant d'avoir son interprétation très censée et convaincue de la Bible, sauf pour ce qui est du rôle de la femme, et de la supériorité de cette religion sur les autres...Je me suis rendu compte à quel point j'y connais rien, mais que ça ne m'empêche pas partager un petit quelque chose avec la philosophie et la croyance de Jaffar. La soirée s'est finie dansante, avec une dizaine de personnes qui chantaient « one people, different colors ». Des micronésiens et africains...


Mais pour en revenir à ce qui m'a sorti de cette situation quelque peu enlisée, et ben c'est que j'allais bientôt être hors la loi en Chine. Il fallait renouveler mon visa, et pas moyen d'être sûr d'en avoir un de six mois à Hong Kong.

Donc après avoir passé une journée à faire les démarches pour le faire à Canton avec le soutient de l'université, je me suis entendu dire au bureau local des étrangers, que mon visa touriste ne pouvait être renouvelé que 30 jours.

En gros : nécessité de changer de type de visa, et mon tuteur a préféré le faire faire à Pékin par une agence qu'il connaissait. D'où encore deux heures passées sur internet, où ma prof de chinois a acheté pour moi un billet d'avion que je lui ai remboursé en cash.


  • Mon ptit séjour à Beijing !


Ca m'a permis profiter de Pékin, et c'était plutôt pas mal. A part le fait qu'en arrivant à minuit à l'aéroport je me suis encore démerdé pour prendre un taxi noir qui m'a demandé un prix exorbitant (il avait un faux compteur le salaud). Je voulais pas monter dedans, mais un vrai chauffeur m'avait dit « c'est bon va avec lui »...au final c'était presque la moitié du prix de l'avion.

Le lendemain, j'étais quand même heureux de me retrouver dans l'hiver de Pékin, l'ambiance noelesque et le quartier que j'avais appris à connaître en septembre. J'ai refait le tour de mes petits coins préférés pour manger.

Le samedi je suis retourné à la colline de Charbon, admirer de jour, longuement, la cité interdite et toute la ville dans la lumière hivernale, tamisée par le « smog ».

Petits hutongs (quartiers de maisons à l'ancienne) et brochettes de fruits rouges ont fait le régal de Xiao Ba.


Le lendemain dimanche, je loue un vélo à la journée, et la c'est vraiment le pied ; Pékin est faite pour les vélos, ce n'est pas un scoop. Je me balade dans des quartiers sympa (cités ou non dans le Routard), dont le quartier des tours de la cloche et du tambour. Les pousse-pousse sont tous encore là, au chômage technique, ils piquent un roupillon sur leur banquette. Je suis bien content d'être à vélo parce que j'imagine les alpagations si j'avais été à pied !

Ensuite je file vers le « nid ». C'est devenu un haut lieu touristique pour les chinois et c'est la peauduc pour visiter l'intérieur du stade olympique. Je m'abstiens donc, et obtiens quelques photos souvenir en demandant aux gens On note quand même un immense drapeau avec le sigle du sida attaché au nid, car la Chine commence à reconnaître le problème...

J'ai voulu ensuite rejoindre la nature. Ma conscience professionnelle me poussait plus exactement à rechercher des zones de cultures péri urbaines pour voir les sols, la situation. Mais je n'ai vu que des zones de pépinières, et je me suis un peu paumé en roulant quasiment sur des autoroutes et en traversant des zones de no man's land militaires.

J'ai ensuite profité de la semaine pour essayer de travailler au bureau de l'INRA. Jai quand même eu deux-trois rendez-vous enrichissants pour le stage et pour le reste :

La première visite d'un labo s'est terminée en visite du parc Yuanmingyuan (ancien palais aux tendances européennes détruit par les anglais et les français – oups, donc avec des ruines et des lacs, et les chinois regrettent vraiment que ça ait été détruit parce que c'était vraiment quelque chose de grandiose avant...). Visite suivie d'une invite au resto (huo guo) pour se réchauffer avec deux étudiantes désireuses de pratiquer leur anglais (hélas).

La deuxième visite ne m'a pas déçut, à la CAS, Chinese Académy of Science, et encore invitation au resto.

La troisième visite était un peu plus à l'arrache, dans une université où on a traversé des bâtiments miteux à la recherche d'un prof qui voudrait bien me parler de ses travaux...qu'on a trouvé au final et qui m'a accordé gracieusement une interview.

Au final ce n'était pas dix jour en l'air, et ça a fait avancer le stage.


Le deuxième week end, Zheng m'a invité chez lui, avec au programme : installation du sapin en plastique et des décos de Noël dedans et dehors. Un mélange de guirlandes, boules et pères noels, avec des lampions et autres chinoiseries. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé à nettoyer les vitres de la maison, mais pourquoi pas ! La technique chinoise est surprenante : un chiffon mouillé puis vite essuyer avec du papier journal. C'est super efficace ! Après, avec la fille de Zheng on les a recradés en faisant des dessins à la bombe...

Ensuite j'ai encore été invité à un huo guo (fondue chinoise) mais un classique cette fois avec le beau pot en métal au milieu, et la viande à bouillir coupée fine comme de la charcuterie. (il faudra que je trouve des photos c'est trop beau)

On est aussi allés voir un film que Zheng attendait avec impatience, retraçant la vie d'un acteur d'opéra chinois célèbrissime en Chine. Et SI, c'était bien. Je ne comprenais pas trop les paroles (oué ! il y a encore du boulot en chinois) mais j'ai saisi le sens général.


  • De retour à Canton...s'il pouvait se passer quelque chose, je dirais pas non...

Et me revoilà dans l'avion. Ça a beau devenir la routine, je serre toujours les fesses quand ya un bruit bizarre ou une secousse (au moment de sortir le train d'atterrissage, ou les turbulences), et je crois mourir à chaque atterrissage.

C'est une chouette impression que de se sentir rentrer « chez soi » alors qu'on se trouve à 5000 km de son vrai pays. Connaître (même à moitié) un endroit, c'est le début des racines. Mais justement, je trouve que je ne connais que les proches environs de ma rez, et j'ai bien envie de visiter un peu plus Canton pour le mois qui me reste ici. J'espère donc pouvoir raconter des choses plus passionnantes la prochaine fois.

La reprise des cours de chinois m'a fait la même impression qu'au début : cette langue est vraiment trop bizarre, je n'y arriverai jamais ! Mais le deuxième jour, je suis à nouveau dans le coup; ce qui est très frustrant en Chine, c'est que c'est dur de pratiquer car les étudiants ont envie de tester leur anglais. Il paraît qu'un bon moyen est le voyage, alors je commence à me pencher sur les sites touristiques.


  • Infos en vrac d'un type en vrac :

Il est très chiant de voir des cantonnais avec des pigeons vivants entassés dans un panier, et des tortues (vivantes (?)) trimballées suspendues à un fil... cette manie de tout bouffer. Mais bizarrement un serpent dans une cage avec une grenouille pour s'engraisser (ça c'était à la campagne) me choque moins...Pourtant quand j'y réfléchis bien c'est pareil.

Les arbres ont toujours des fleurs à Canton. J'ai raté la neige à un jour près à Pékin.


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